Ce matin, le groupe Indochine a dévoilé, sur le site internet du "Parisien", le clip de son nouveau titre "College Boy". Mis en images par le jeune réalisateur canadien Xavier Dolan, celui-ci montre plusieurs moments de la vie d'un étudiant qui est le souffre-douleur de tout son établissement.
Malgré un noir et blanc très esthétique, ce clip s'avère extrêmement violent. Il est d'ailleurs précédé d'un avertissement ("Ce vidéo clip comporte des images et séquences susceptibles de heurter les plus jeunes"). Après de petites humiliations (jet de boulettes de papier ou saccage de son casier), le collégien est sauvagement battu dans la cour de son collège avant d'être littéralement crucifié devant ses camarades qui ont les yeux bandés, pour illustrer la lâcheté de leur refus de regarder la vérité en face et de se rebeller pour dénoncer le drame.
Ce clip a totalement déplu au Conseil supérieur de l'audiovisuel. Ce matin, sur Europe 1, Françoise Laborde, membre du CSA, en a dénoncé la violence. "Cette vidéo montre des images dont la violence est inestimable et il y en a assez de cette mode de la violence. La mort, ce n'est pas esthétique. La violence, ce n'est pas esthétique. La torture ce n'est pas esthétique", a-t-elle déclaré le ton grave. Elle a décidé de saisir ses collègues pour faire interdire ce clip aux moins de 16 ans et, par conséquent, interdire sa diffusion avant 22 heures sur les chaînes de télévision.
"Quand c'est extrêmement violent, ça ne peut pas être diffusé sur les antennes, donc a priori, un document comme celui-ci sera étudié en groupe de travail et il devrait y avoir au minimum une interdiction aux moins de seize ans, peut-être même dix-huit ans", a estimé l'ancienne journaliste. "Ces images n'ont pas leur place en journée sur des chaînes musicales. C'est insupportable de montrer une telle violence. On est dans une chanson, pas dans un clip d'art et d'essai" a-t-elle continué.
Ce matin, dans le journal régional, Xavier Dolan (le réalisateur de "J'ai tué ma mère") explique ne pas avoir voulu choquer mais "montrer que cette situation est possible parce que rien ne l'empêche". "Dire que mon clip encourage la violence, c'est complètement stupide. Est-ce vraiment plus violent que tous les films qui arrivent sur nos écrans tous les jours?", lance-t-il. Le groupe Indochine a, quant à lui, défendu une violence non gratuite qui véhicule un message fort, en n'hésitant pas à le comparer aux publicités de la sécurité routière.