La thèse de la manipulation médiatique écartée par un huissier de justice. Près d'un an après la diffusion sur France 2 d'un numéro de "Complément d'enquête" consacré aux accusations de viols et d'agressions sexuelles contre Gérard Depardieu – l'acteur devra répondre d'accusations d’agressions sexuelles sur le tournage du film "Les Volets verts" le 28 octobre prochain – "Le Parisien" a révélé, ce lundi 21 octobre 2024, le contenu des rushs de l'émission authentifiés en décembre 2023 par un expert saisi par France Télévisions.
L'analyse d'une séquence, tournée par un proche du réalisateur Yann Moix en 2018 en marge d'un voyage de l'acteur en Corée du Nord et révélée par le magazine présenté par Tristan Waleckx, était particulièrement attendue. Sur ces images, Gérard Depardieu sexualisait une fillette à cheval. "Si jamais il galope elle jouit. C’est bien ma fifille, continue !", commentait-il.
Les proches de l'acteur avaient crié à la "manipulation monstrueuse" tandis que Yann Moix affirmait être "sûr à 99% que Gérard a tenu ces propos sur une cavalière qui n’était pas la petite fille" et que "Gérard est incapable de tenir des propos comme ça sur une enfant". L'acteur, lui, assure depuis la diffusion des images que le montage est trompeur et que ses propos n’étaient pas destinés à la jeune fille et prétend aussi qu’il s’agissait d’une scène de fiction.
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Pourtant, après avoir relaté la manière dont l'huissier a travaillé techniquement pour authentifier ces images – on apprend notamment que "Complément d'enquête" "avait récupéré les images d'un camescope – "Le Parisien" révèle que les propos choquants de Gérard Depardieu seraient bel et bien prononcés à l'attention de la jeune fille. "Au cours de cette séquence, je constate qu’à l’exception de la jeune fille, seuls des cavaliers d’apparence masculine entrent en premier plan des caméras", indique l'huissier. Celle-ci porte "des chaussures plates, bleu marine, à semelles blanches", relève le rapport.
On apprend également que les déclarations conservées au montage par le magazine d'investigation ne sont en fait qu'une infime partie d'une longue tirade de l'acteur. "À 2′31", déclare l’huissier, "Monsieur Depardieu dit : 'Non, mais s’il la fait galoper, elle mouille, elle jouit, tu sais que celles qui font la route du sel, ou les folles qui sont à cheval, elles ont le clito qui frotte sur le haut de la… sur le pommeau de la selle, et là, (2′43) elles jouissent énormément, c’est des grosses salopes ça. Dans la route du cheval ou même dans les chasses à courre à Gien, t’en as des paquets'". Quelques secondes plus tard, l'acteur continue de vociférer : "C’est bien ma fifille continue ! Tu vois, elle se gratte là", commente-t-il. L'huissier distinguera ensuite une "onomatopée gutturale" dont la fillette aurait été témoin : elle aurait à cet instant tourné la tête en direction de l'acteur.
Ces rushs vont maintenant être soumis à un deuxième examen. Vendredi 18 octobre 2024, la cour d’appel de Paris a en effet ordonné une expertise des images brutes tournées dans le haras, "aux frais avancés de Gérard Depardieu". Le tribunal a également ordonné à France Télévisions de fournir ce rapport d’huissier d’ici la fin du mois d’octobre 2024. Pour rappel, l’acteur et Yann Moix ont attaqué France Télévisions et la société de production Hikari pour "montage frauduleux, abus de confiance, travail dissimulé". Ils réclament respectivement 3 millions d’euros et 2,5 millions d’euros de dommages-intérêts.
Le jeudi 7 décembre 2023, ce numéro du magazine "Complément d'enquête" avait mobilisé l'attention d'1,52 million de téléspectateurs entre 23h02 et 00h18, soit 18,5% du public âgé de quatre ans et plus et 13,3% des Femmes responsables des achats âgées de moins de cinquante ans. Grâce à une consommation massive en replay – 723.000 téléspectateurs supplémentaires à J+7 – l'émission a enregistré une audience consolidée de 2,24 millions de téléspectateurs (23,8% du public), soit la deuxième meilleure audience de l'histoire de la marque derrière le numéro consacré à Cyril Hanouna et devant celui ayant trait à l'affaire Patrick Poivre d'Arvor.