La famille de Gérard Depardieu défend l'acteur dans le "Journal du dimanche". Plus d'une semaine après la diffusion du "Complément d'enquête" à l'audience record consacré à leur proche, Julie, Roxane, Jean, Delphine, Élisabeth Depardieu se sont exprimés dans une lettre ouverte publiée hier dans l'hebdomadaire détenu par Vincent Bolloré. Ils et elles défendent le comédien de 74 ans et dénoncent le montage de l'émission de France 2 présentée par Tristan Waleckx.
"Bien sûr, nous sommes souvent choqués par les propos de Gérard, mais notre père/grand-père/oncle est livré à une cabale inédite, après la manipulation monstrueuse pratiquée par un journaliste qui n'a pas hésité à fouiller dans les poubelles pour y repêcher les images des chutes du film de Yann Moix tourné en Corée du Nord", entament les proches de l'acteur dans l'hebdomadaire dominical du groupe Bolloré.
Il dénoncent la "mise en scène" du numéro de Complément d'enquête consacré à Gérard Depardieu. Ils estiment que le magazine d'investigation a procédé "par plans de coupe dont on sait qu'ils sont nécessairement suspects puisqu'on peut les monter comme on le veut, en les illustrant d'une musique mélodramatique et d'une voix off". Concernant la séquence durant laquelle l'acteur sexualise une jeune fille à califourchon sur un cheval, sa famille précise que d'après Yann Moix, "ce montage est frauduleux".
"Avant que la rage collective ne devienne encore plus folle, nous voulons juste dire que dans le privé, avec ses enfants, c'est quelqu'un d'extrêmement pudique, délicat et même pudibond", poursuit la lettre dans les colonnes du "JDD". Ils et elles assurent que l'artiste visé par deux plaintes pour agression sexuelles "ose tout" lorsqu'il est devant l'objectif d'une caméra, "jouant de la provocation avec l'interlocuteur du moment". "Il joue tous les rôles, quitte à choquer les âmes sensibles. Nous y compris, bien sûr. Mais ce documentaire a choisi de le réduire au seul rôle de 'gros con', celui que nous aimons le moins".
Ils s'étonnent encore des nombreuses réactions aux images dévoilées par l'épisode de l'émission présentée par Tristan Waleckx. "Il y a peu de temps encore, c'est en partie pour cela qu'on l'aimait, estiment-ils. On lui reproche aujourd'hui ce qu'on l'a encouragé à faire hier, ce qui faisait marrer beaucoup de gens sur les plateaux de tournage, pour détendre l'atmosphère". Les proches de Gérard Depardieu rappellent que l'acteur s'était déjà excusé d'avoir blessé certaines femmes dans une lettre publiée en octobre 2023 dans "Le Figaro".
Ils appellent encore à "cesser l'amalgame entre les paroles et les actes". Ils racontent que l'acteur peut être "grossier, grivois, gaulois, lourd parfois" mais détachent ces comportements de toute forme de violence. "Nous, qui avons vécu avec lui, et qui l'avons vu vivre, pouvons en témoigner". "Nous appelons juste à la raison et à laisser travailler la justice", conclut la lettre.
Deux jours plutôt, la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak avait répété dans "C à vous" sur France 5 avoir été "choquée" par les propos de Gérard Depardieu. "Donc il se passe quelque chose qui est d'un retentissement vraiment planétaire parce que ce sont des habitudes, des mots qui sont d'une violence, d'une brutalité, d'une indignité intolérables, véritablement", avait-elle déclaré. Elle avait ensuite précisé qu'une "procédure disciplinaire" était engagée pour retirer à l'acteur sa Légion d'honneur. Le lendemain, ce dernier avait assuré par le biais de ses avocats que sa récompense honorifique était "à disposition" de la ministre.