
La grande famille du cinéma français se désolidarise. En conflit avec la justice dans plusieurs affaires, au cœur d’une tempête médiatique après un comportement et des propos obscènes en Corée du Nord dans des séquences dévoilées par "Complément d'enquête" en décembre 2023, Gérard Depardieu tombe de son piédestal. Invitée de "Clique" diffusée sur Canal+ ce jeudi 3 avril 2025, Marilou Berry n’a pas hésité à dire tout le mal qu’elle pensait de son confrère. Après avoir parlé de son nouveau film, "Doux Jésus" de Frédéric Quiring, la fille de Josiane Balasko a été interrogée par Pauline Clavière sur le mouvement MeToo dans le septième art, et en particulier sur l’interprète de Cyrano de Bergerac dans le film du même nom de Jean-Paul Rappeneau (1990).
"Alors lui, il est absolument monstrueux, ne serait-ce que par ce qu’il veut montrer de lui-même. Parce que j’ai l’impression qu’il s’applique à être absolument dégueulasse, comme un trait d’honneur : Moi, je suis dégueulasse, et alors ? Mais Gérard Depardieu, comme tant d’autres…", a-t-elle confié à la remplaçante de Mouloud Achour. Avant de parler du procès de l’acteur qui vient de s’achever le 27 mars et qu’elle a trouvé "honteux" : "la position des victimes est horrible. [...] Un avocat ne devrait pas pouvoir passer quatre jours de plaidoiries à dire que ces femmes sont hystériques, folles, singer les voix, dire que c’est des menteuses. Ce ne devrait pas être possible." Pour rappel, l’acteur était jugé pour avoir agressé sexuellement deux femmes, une décoratrice et une assistante réalisatrice, lors du tournage du film "Les Volets verts" de Jean Becker en 2021. Après quatre jours de débats houleux, le parquet de Paris a requis 18 mois de prison avec sursis contre le comédien de 76 ans.
Le procureur de la République a également demandé 20.000 euros d'amende et une obligation de soins psychologiques. Dans son réquisitoire, Laurent Guy a considéré que Gérard Depardieu avait un "devoir d'exemplarité, d'humanité" compte tenu de son "statut monumental dans le cinéma français". De son côté, l’avocat de la star, Maître Jérémie Assous, n’avait pas hésité à attaquer les plaignantes en les qualifiant de "menteuses" et d’"hystériques" : "Votre trauma, combien même l’agression aurait bien eu lieu, il est relatif ! C’est pas Guy Georges !", avait déclamé l’homme de loi dans sa plaidoirie à l’adresse des deux victimes. "On a assisté à l’apologie du sexisme", avait répondu Claude Vincent, l’avocate d’une des parties civiles au dernier jour du procès. Puis d’ajouter : "Ce n'était pas une stratégie de défense, c'était un agresseur défendu par un agresseur, qui a agressé tout le monde dans cette salle d'audience." Le jugement sera rendu le 13 mai prochain.