
Au lendemain de la diffusion d'un numéro de "Complément d’enquête" sur Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG et de BeIN Sports, Pascal Praud a révélé dans son émission "L’heure des pros" que CNews, et plus particulièrement sa personne, était au cœur de la nouvelle investigation du magazine présenté par Tristan Waleckx.
À 9h25, alors que l’un des invités, Karl Olive, député de la douzième circonscription des Yvelines, allait quitter le plateau, l’animateur a demandé à ses chroniqueurs "d’être gentil avec lui". "Je n’ai pas l’impression d’avoir été méchant", plaisantait Joachim Le Floch-Imad. Et le maître des lieux d’expliquer : "Il y a une chaîne qui m’a contacté. Je leur ai dit que je ne leur parlais pas. Je crois que c’est "Complément d’enquête" qui prépare un magazine sur CNews", a-t-il fait savoir.
"Bon courage !", a réagi le directeur de la Fondation Res Publica tandis que Thomas Bonnet lui demandait pourquoi son patron refusait d’être interviewé. "Parce que je connais leur reportage, je peux écrire leur reportage. Je peux vous dire ce qu’ils vont sortir. Ils vont sortir une image avec Claire Nouvian il y a six ans, ils vont sortir une autre image avec Caroline Mecary. En mai 2019, dans cette même émission, Pascal Praud avait été très critiqué pour son comportement en direct face à la militante écologiste Claire Nouvian. "C’est vous qui êtes folle ! C'est vous qui êtes dingue !", avait-il notamment lancé à l’adresse de son invitée.
Quelques mois plus tard, en septembre, l’homme fort de CNews s’emportait contre l’une de ses chroniqueuses, l’avocate Caroline Mécary : "C'est insupportable, votre attitude !", lui reprochait-il. Dès que vous êtes là, on ne peut pas faire un débat serein ! Alors, il ne faut plus venir !" Puis d’ajouter en parlant également de la femme politique Julie Garnier : "Toutes les deux, vous êtes en train de pourrir le débat. Votre attitude à toutes les deux est minable ! Minable ! Et je prends les téléspectateurs à témoin. On ne peut pas avancer un argument !"

Le présentateur a ensuite repris ses explications sur son refus de participer à "Complément d’enquête" : "Je peux vous dire le sujet qu’ils vont faire. Ils vont trouver quelqu’un qui, dans le noir, dira : ‘il n’a pas été gentil avec moi en 1982 ou je ne sais pas’. Je connais leur reportage. Je peux leur écrire avant." Il a ensuite dévoilé la teneur des échanges qu’il avait eu avec la journaliste de France 2 : "La jeune femme est charmante. Elle m’a envoyé un petit mot. On a travaillé ensemble, en plus. Elle s’appelle Lilya Melkonian. Elle m’a dit : ‘Bonjour Pascal. Nous avons travaillé ensemble à i>Télé, à l’époque à Montparnasse. J’espère que vous allez bien. Je travaille désormais à France 2. J’aurais souhaité vous parler de vive voix quelques minutes.’"
Ce à quoi Pascal Praud a répondu : "Chère Lilya, je me souviens, à quel sujet ?". Et cette dernière de faire savoir : "Nous envisageons un long format sur les coulisses de votre succès, j’aimerais en parler avec vous." Bien que reconnaissant le message "très aimable", le producteur a préféré décliner : "Alors, c’est non." Et la reporter d’insister : "Je peux imaginer les raisons pour lesquelles vous ne voulez pas mais j’espérais au moins pouvoir vous présenter mon projet de vive-voix, en souvenir du bon vieux temps. Accordez-moi juste quelques minutes." Et l’animateur de rétorquer : "Pour que vous m’enregistriez et utilisez notre conversation dans un sujet ? Ce sont les méthodes de votre magazine, je crois !" Et de résumer : "Je lui ai dit que je n’avais pas envie d’y aller puisque le reportage est déjà écrit."
En plateau, les chroniqueurs ont pour certains regretté sa position : "Politique de la chaise vide, c’est bien la première fois que ça vous arrive", estimait Karl Olive. "Vous devriez vous défendre quand même", lui conseillait Eugénie Bastié avant que Pascal Praud ne lance la publicité.