La militante écologiste Claire Nouvian a-t-elle été maltraitée sur le plateau de "L'heure des pros" sur CNews lundi dernier ? Celle qui figure sur la liste Place publique-PS aux prochaines élections européennes était invitée à débattre du dérèglement climatique et a été confrontée à cette occasion au scepticisme sur le sujet de Pascal Praud et de ses éditorialistes, parmi lesquels Elisabeth Levy, directrice du magazine "Causeur", avec laquelle le ton est rapidement monté.
Si la séquence a fait l'objet de peu de reprises dans la foulée de sa diffusion, un montage vidéo mis en ligne le soir-même sur Twitter où l'on voit l'invitée cible des invectives de Pascal Praud et d'Elisabeth Levy a en tout cas eu le don de mettre le feu aux poudres. Visionné plus d'un million de fois avant d'être supprimé, il a donné lieu à de nombreux commentaires et détournements, tout en donnant une vision biaisée de cet échange en omettant une partie des attaques de Claire Nouvian, qui avait traité en premier de "dingue" et de "complètement tarée" Elisabeth Levy, comme un article paru dans la rubrique "CheckNews" de "Libération" l'a souligné hier. Dans une vidéo postée sur son compte, Claire Nouvian a estimé avec le recul être tombée dans "un guet-apens climatosceptique".
Comme l'a révélé "Libération" dans son article, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a reçu plus de 90 signalements, "sans qu'on sache si ces plaintes ont été motivées par la diffusion de la séquence montée, ou si elles émanent de personnes ayant vu l'émission", ont relevé nos confrères.
Le principal intéressé, Pascal Praud, était quant à lui invité dans "Touche pas à mon poste" mercredi soir sur C8 pour donner sa vision de cette polémique. L'occasion pour lui de réaffirmer que ses propos climatosceptiques - il avait ironisé sur le réchauffement climatique tout en mettant en avant les températures négatives relevées le matin-même à Paris - relevaient du second degré. "Qui peut considérer que je suis climatosceptique en disant cela ? Je m'amuse, je caricature celui qui le matin dit 'ah ben dis donc, le réchauffement climatique... Il fait -3°C !". Le journaliste a ensuite cité le tweet de la maire de Lille, Martine Aubry, qui a dénoncé sa "diatribe négationniste sur le réchauffement climatique". Jugeant l'emploi du terme "négationnisme" déplacé, Pascal Praud s'est exclamé : "Qu'est-ce-que vous voulez que je réponde à ça ?".
Sur le fond, le journaliste de CNews a déploré le "procès en sorcellerie" qui lui a été fait en le qualifiant de "misogyne", "sexiste" ou "climatosceptique" ; des qualificatifs qu'il réfute. Rappelant que Claire Nouvian est actuellement en campagne électorale, il a estimé que la militante s'était servie de cette séquence pour faire parler d'elle. "J'ai été son meilleur attaché de presse. Je pourrais presque demander un petit cachet à Place publique". Pascal Praud a enfin fait son autocritique en affirmant qu'il n'avait pas été "très bon pour recentrer et calmer les choses et repartir sur le fond du débat".
Et de déplorer pour conclure l'attitude de Claire Nouvian : "Je pense que pour faire des émissions de télé, il faut être deux ou il faut être trois, ou faut être quatre ou cinq, mais il faut être ensemble, il faut jouer ensemble. Et manifestement, disons-le, on le voit après, on a l'impression d'être un poil piégés. On a quelqu'un qui vient sur le plateau et qui se sert de cet incident pour exister médiatiquement", a observé Pascal Praud. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.