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"Un macho" qui fait "la promotion de la culture du viol" : Pascal Praud tient des propos polémiques sur CNews, une députée LFI saisit l'Arcom
Publié le 5 avril 2025 à 11:26
Par Olivier Cortinovis | Journaliste
Sportif frustré (les ligaments croisés tu connais…) qui a choisi le journalisme pour tacler ceux qui ont réussi. Mon volume de jeu me permet aujourd’hui de couvrir toujours autant de terrain, des grands shows de la TNT (Koh-Lanta, Star Academy, Pékin Express) aux séries les plus confidentielles sur Netflix. Avec un seul credo dans la musette : celui de raconter des histoires avec de l’humain et un peu d’humour dedans
Lors d’un débat sur l’intégration de la notion de consentement dans la définition pénale du viol, le présentateur de "L’heure des Pros 2" a tenu un discours qui a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux.
Pascal Praud n’a pas mâché ses mots lors d’une intervention dans son émission "L’heure des Pros 2" © CNews / L'heure des pros
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CNews et Pascal Praud vont de nouveau se retrouver dans le collimateur de l'Arcom. Le jeudi 3 avril, peu avant 21h, l'animateur phare de la chaîne et ses chroniqueurs de "L'heure des pros 2" débattaient sur l’intégration de la notion de consentement dans la définition pénale du viol, deux jours après l’adoption d’un texte en ce sens à l’Assemblée nationale. Une question d'actualité qui divise juristes et associations féministes, et même les intervenants du soir. Alors que le chef de bande affirmait qu'une "fracture générationnelle" existait sur ce sujet, Elisabeth Levy, seule femme en plateau, ne mâchait pas ses mots. "Derrière MeToo et la prétendue volonté de justice, il y a une haine de la sexualité, une haine du désir masculin et une haine des hommes", assurait sans coup férir la journaliste et polémiste. "Chez certaines, sûrement", embrayait Pascal Praud, citant à la volée "des associations féministes" ou bien des "ultras".

Malaise en plateau

C'est alors que le présentateur a lâché une phrase qui, deux jours après, fait toujours polémique. "Il y a parfois une vengeance, une rancœur. Il y a beaucoup de femmes qui n’ont pas eu la chance d’être regardées par les hommes et qui de ce fait, nourrissent parfois contre eux un sentiment de revanche", a-t-il indiqué. Un long silence s'est installé sur le plateau, seulement interrompu par l’avocat Gilles-William Goldnadel, à la moue désapprobatrice, et estimant que ce n’est pas la "bonne grille de lecture" du sujet. Pascal Praud a alors essayé de nuancer ses propos : "C’est vrai aussi à l’inverse, il y a beaucoup d’hommes qui sont très misogynes parce que les femmes ne les ont jamais regardés de leur vie". 

Mais ce numéro d'équilibriste n'a pas atténué la colère de certains téléspectateurs ulcérés. C'est notamment le cas de Sarah Legrain, députée de la France Insoumise, qui a annoncé saisir le gendarme de l'audiovisuel suite à ce discours qu'elle juge nauséabond. "Cette théorie bien connue de la vengeance des femmes qui n’ont pas eu la 'chance' de tomber sur des hommes…", a réagi sur son compte X (ex-Twitter) l'élue. Elle dénonce également un "macho" qui "fait la promo de la culture du viol sur CNews en mode gros incel".

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A lire aussi : "Nous sommes créateurs d'emplois à l'Arcom" : Pascal Praud tacle avec humour le gendarme de l'audiovisuel dans "L'heure des pros"

Un long passif entre l'Arcom et CNews

L'Arcom a déjà sanctionné à plusieurs reprises CNews, infligeant, par exemple, le 13 novembre dernier, deux amendes à la chaîne d’information : 100.000 euros pour avoir présenté l’avortement comme "la première cause de mortalité" lors d’une émission, le 25 février, et 50.000 euros pour avoir propagé et commenté de fausses informations sur la mise à disposition d’une salle de prière lors d’un voyage scolaire par un collège de Pau, en septembre 2023. Ces deux sanctions n'étaient que les dernières d’une longue série de manquements aux obligations, que Pascal Praud avait tourné en dérision dans "L'heure des pros" l'été dernier. "On fait beaucoup travailler l'Arcom donc au moins nous les favorisons et ça, c'est une bonne chose. Nous sommes créateurs d'emplois à l'Arcom", avait-il ironisé au sujet de ces mises en demeures régulières.

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