
Une fois n’est pas coutume, la tension était vive sur le plateau de "L’heure des pros 2" ce mardi 25 février 2025. Alors que Pascal Praud venait de prendre l’antenne sur CNews pour son émission diffusée entre 20 heures et 21 heures, il a invité ses chroniqueurs Élisabeth Lévy, Gilles-William Goldnadel, Olivier Dartigolles et Philippe Bilger à réagir aux propos tenus par Jean-Michel Aphatie un peu plus tôt dans la journée. Sur RTL, celui qui fait partie de la bande de "Quotidien " de Yann Barthès était interrogé par Thomas Sotto et Amandine Bégot sur la relation entre la France et l’Algérie : "Vous savez, chaque année en France on commémore ce qui s’est passé à Oradour-sur-Glane, c’est-à-dire le massacre de tout un village. Mais on en a fait des centaines, nous, en Algérie ! Est-ce qu’on en a conscience ?", s’est notamment demandé l’éditorialiste, provoquant la colère de Florence Portelli, vice-présidente LR du Conseil régional d’Île-de-France, assise à ses côtés. "C’est une insulte au peuple français, ce que vous venez de faire. Vous venez de cautionner une propagande du régime algérien", estimait-elle.
Sur CNews, cette sortie de Jean-Michel Aphatie a provoqué l’indignation. "Ce qu’il a dit est proprement sidérant. Il a ni plus ni moins que comparé les Français aux nazis", jugeait Pascal Praud tandis qu’Élisabeth Lévy proposait : "Il devrait demander sa propre déchéance de nationalité". Mais Olivier Dartigolles apportait un commentaire plus mesuré : "Jean-Michel Aphatie dit qu’il faut séparer les périodes historiques, il ne le fait pas avec une image de nazification de la présence française en Algérie. Ça, c’est un fait et c’est ce qui peut lui être reproché. Reste que tout cela est aussi très informé. Je ne dis pas qu’il y a nazification. Il y a eu des villages martyrs algériens, ce qu’on appelait les enfumades. Ils étaient asphyxiés par la fumée des feux…", argumentait-il.
À ces mots, ses collègues ont commencé à montrer leur désapprobation. "C’est insupportable, en fait", réagissait l’animateur en le coupant. L’ancien porte-parole du Parti communiste français s’est alors agacé de ne pas pouvoir finir son raisonnement : "Non mais si c’est insupportable, je quitte le plateau parce que je ne peux pas terminer une phrase", a-t-il lancé. "Parlez d’abord d’Oradour-sur-Glane. Commencez par ça ! C’est ça qui est important !", plaidait son interlocuteur. "Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ?, lui rétorquait l’homme politique, énervé. Alors, le 10 juin 1944, Das Reich remonte. Avant, ils ont fait des massacres dans d’autres villages. Ils arrivent, la moitié de la troupe est avinée. Ils les rassemblent. Et je termine par le 8 mai 1945, le massacre de Sétif, et j’ai terminé mon émission."

Devant les protestations du plateau, Olivier Dartigolles s’est plaint : "Je ne peux jamais terminer, Pascal." Ce dernier lui a tout d’abord demandé de "se calmer". "Je ne peux jamais terminer, même sur des sujets aussi sensibles que ceux-là, en me disant que je raconte n’importe quoi", poursuivait-il hors de lui. Pascal Praud lui a ensuite signifié ce qui lui avait déplu dans sa démonstration : "À partir du moment où vous parlez d’autres choses, d’une certaine manière, c’est pour atténuer la parole de Monsieur Aphatie."
Et le chroniqueur de nuancer : "Pour moi, il abîme ce qui s’est passé avec la colonisation française. Si jamais on s’arrête là, on ne traite qu’un aspect du sujet. Ou alors vous voulez qu’on taise ce qui s’est passé avec la colonisation française. Et je ne pense pas que ce soit votre état d’esprit", a-t-il exposé. Et le maître des lieux de conclure pour apaiser les esprits : "Je vous assure, je veux bien qu’on parle de ça pendant des heures." Une séquence électrique que PureMédias vous propose de revoir en intégralité.