Amazon, le géant mondial de la vente en ligne, devrait 198 millions d'euros au fisc français. C'est ce qu'a révélé Reuters lundi soir, tout en précisant que cette somme était réclamée pour des arriérés et pénalités courant sur la période 2006 à 2010. Le distributeur, installé au Luxembourg, a d'ores et déjà fait savoir son "désaccord" et son intention de protester "vigoureusement" dans un document accompagnant ses résultats annuels. Déterminée, la marque envisage même "d'engager un contentieux judiciaire".
104,6 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 7,9 millions de bénéfices : ce sont les chiffres d'Amazon France pour l'année 2011 selon Rue89. Mais la filiale du géant américain n'a reversé que 2,7 millions d'euros au fisc pour la même année. Et ce pour une raison simple : les achats des Français sont effectués au Luxembourg, siège de l'entreprise. Ainsi, Amazon France se présente comme un simple prestataire de service et de manutention.
Le couperet tombé aujourd'hui sur Amazon France confirme la volonté du fisc français de s'attaquer frontalement aux sociétés high-tech implantées en France et qui déclarent des revenus étrangement faibles. La stratégie est toujours plus ou moins la même : réduire les chiffres d'affaires déclarés et ainsi diminuer leur imposition sur les bénéfices. Google, Microsoft et Apple pourraient bientôt en faire les frais.
Selon pcinpact.com, c'est lors de l'audition de Cecil Andrew - directeur des affaires publiques du groupe Amazon - par les parlementaires britanniques que la somme dûe au fisc français aurait été dévoilée. L'entreprise américaine est inquiétée pour des raisons similaires au Royaume-Uni, au même titre que Google. De quoi faire relativiser l'enthousiasme de la marque quant à ses excellents chiffres en Europe.