Le réseau régional de France 3 et celui de France Bleu vont-ils bientôt se marier ? C'est l'une des pistes d'économies envisagées par le gouvernement comme l'a rapporté "Le Figaro" hier. Le week-end dernier à l'Assemblée Nationale, lors des discussions autour du projet de budget 2018, Gérald Darmanin a ainsi formulé cette proposition. "Le gouvernement a proposé un certain nombre de mesures, notamment la fusion ou du moins une mutualisation entre les antennes régionales de France 3 et le groupe France Bleu, qui pourraient permettre des économies d'échelle", a déclaré le ministre de l'Action et des Comptes publics.
Lors d'une audition au Sénat mercredi, Françoise Nyssen a réaffirmé cette idée d'un rapprochement des deux médias télé et radio. "Les réseaux France 3 et France Bleu représentent un tiers des effectifs de leur groupe respectif et ont naturellement vocation à coopérer pour fournir un meilleur service de proximité", a estimé la ministre de la Culture. Les réseaux régionaux de France 3 et France Bleu pourraient aussi proposer ensemble des "services en ligne" ou des "programmes communs multicanaux", a suggéré Françoise Nyssen, en rappelant "qu'il y a déjà des échanges", dans l'immobilier par exemple.
Ce projet de rapprochement des deux réseaux régionaux du service public est plutôt regardé d'un bon oeil par les patrons de France Télévisions et Radio France. Favorable à une coopération renforcée entre les groupes de l'audiovisuel public, Delphine Ernotte et Mathieu Gallet ont déjà prouvé leur volontarisme en la matière avec le lancement en seulement un an de franceinfo, la chaîne d'info publique alimentée à la fois par France Télévisions, la radio franceinfo mais aussi France 24 et l'INA. La mise en oeuvre du rapprochement entre le réseau régional de France 3 pourrait cependant s'avérer épineuse pour les deux dirigeants, notamment concernant l'harmonisation des statuts des salariés des deux groupes.
Alors que le gouvernement exige toujours d'elle 50 millions d'euros d'économies, la direction de France Télévisions réfléchit déjà aux moyens de réduire la voilure dans les mois qui viennent. Comme le révèle "Le Monde", plusieurs pistes d'économies ont déjà été évoquées au sommet du groupe audiovisuel public. Elles concernent notamment pour 10 millions d'euros les charges hors salaires du groupes, via la renégociation des achats, des abonnements à la mesure d'audience Médiamétrie et des frais de diffusion notamment.
Autre piste d'économies, le budget des sports avec des renégociations des magazines ou jeux, le réexamen des droits du tournoi de Roland Garros, de la coupe de la Ligue de football ou encore des Jeux olympiques. La direction de France Télé pourrait espérer jusqu'à 20 millions d'euros d'économies environ. Le cinéma serait lui aussi mis à contribution pour environ 8 millions d'euros environ, tout comme la création audiovisuelle (séries, téléfilms, dessins animés et documentaires) pour 12 millions d'euros environ.