"Clap de fin". C'est avec ces mots que Paul Douard, le rédacteur en chef de "Vice France", a annoncé ce lundi la fin du média qu'il dirige. Le bureau parisien du site fermera ses portes d'ici "fin mars". Comme toutes les filiales de Vice Media Group, l'édition française est connue pour ses sujets décalés, avec un ton rapidement identifiable par les lecteurs. "Un média à part en France", comme l'a lui-même rappelé Paul Douard.
Au total, 30 salariés dont une bonne partie des journalistes permanents ou pigistes se retrouvent sur le carreau. S'il ne veut "pas de drama", le rédacteur en chef n'en reste pas moins "frustré". "Pas de drama. Juste la frustration de perdre un média avec un ton, une liberté et des choix audacieux. Quelque chose de rare aujourd'hui. Je garde en tête des années magnifiques, des sujets qui n'existent nulle part ailleurs. Je pense aux 30 salariés du bureau français", a-t-il expliqué sur le réseau social.
Pour l'instant, les raisons de la fermeture du bureau parisien de "Vice" sont inconnues. Mais la filiale de Vice Media Group a pu payer les pots cassés de son actionnaire. Le groupe cherche depuis le mois de janvier à se vendre, pour environ 1,5 milliard de dollars, explique "Le Figaro". Soit beaucoup moins que les 5,7 milliards estimés en 2017. En cause : une mauvaise santé financière.
L'année écoulée, le chiffre d'affaires de Vice Media s'est établi à 600 millions de dollars, soit 100 millions de moins qu'espéré. Un résultat qui peut être lié l'effondrement du marché de la publicité digitale, sous l'effet de la crise, mais également à la réticence de son public, les "millenials", de mettre la main au portefeuille.
Le groupe avait d'ailleurs annoncé une réduction de ses coûts de l'ordre de 15% pour atteindre l'équilibre financier en 2023. Une politique d'austérité qui devait passer par des licenciements. Peut-être l'origine de la fermeture de "Vice France" ? La semaine dernière, c'est Nancy Dubuc, la PDG de Vice Media, qui annonçait son départ.