Olivier Schrameck expose sa vision du CSA. Le tout nouveau président de l'institution - il a pris ses fonctions jeudi 24 janvier - accorde ce matin sa première interview (fleuve) au quotidien Les Echos. TNT, RNT, rapprochement avec l'Arcep : il détaille sa vision des médias et de son mandat, comme il l'avait fait la semaine dernière devant l'Assemblée Nationale. Mais Olivier Schrameck surprend en affichant sa volonté de réguler internet.
"Dans cette période de bouleversement économique et technologique, le CSA doit adapter ses modes de régulation. Il lui faut se porter plus nettement encore vers les nouveaux secteurs de la communication audiovisuelle, des services de vidéo à la demande et d'internet", déclare Olivier Schrameck. Il vise clairement les éditieurs de contenus audiovisuels sur Internet (Dailymotion, YouTube, Apple, Amazon, Deezer, Netflix, Samsung, etc.) qui échappent jusqu'à présent au contrôle des Sages, qui n'ont de pouvoir (limité) que sur les plateformes de télévision de rattrapage des chaînes de télévision françaises.
Il n'exclut pas de se pencher sur une régulation des contenus vidéo en ligne. "Je connais la sensibilité des acteurs de l'internet qui redoutent que l'on bride leur liberté et que l'on restreigne leur potentiel dans un contexte de compétition internationale extrêmement aigu. Je suis décidé à développer avec eux un dialogue constant et ouvert mais l'intérêt du public, c'est la mise en place de moyens de contrôle aussi souples qu'effectifs. Je suis pour une régulation des médias internet tout à fait différente des médias traditionnels." Un contour encore bien flou, mais qui a déjà provoqué des réactions. Martin Rogard, vice-président exécutif de Dailymotion, a déjà fait part de son hostilité à toute régulation : "Si le CSA nous cherche, il va nous trouver", a-t-il écrit sur son compte Twitter.