Ce soir, le Palmashow est de retour à 21h pour une troisième "Folle Soirée" sur C8. A cette occasion, puremedias.com a rencontré les deux trublions Grégoire Ludig et David Marsais pour revenir sur les nouveaux sketchs de ce prime et sur les personnages emblématiques du duo, comme Gaspard et Balthazar. Le tandem d'humoristes sera aussi bientôt à l'affiche de "La Folle Histoire de Max et Léon", dont ils sont les scénaristes, qui sort en salle le 1 novembre.
Propos recueillis par Florian Guadalupe.
puremedias.com : Le premier sketch de la "Folle Soirée 3" à avoir été mis en ligne, "Les Internets", aborde les dérives du web. Je suis journaliste sur un site internet. Je pars avec un handicap ?
Grégoire Ludig : Tu t'es retrouvé dans le sketch ? (rires) Non, on n'est pas effrayé parce que là, on a la personne de visu. On sait ce qu'on te dit, on sait ce qu'on va raconter.
David Marsais : "Les Internets", c'est basé sur des rumeurs et sur des gens qui n'ont pas les personnes en face. C'est d'écran à écran.
Il y a des dérives sur "Les Internets" ?
DM : L'actualité, ça doit être les choses importantes. Or, toutes ces choses-là, c'est du vent à chaque fois. C'est créer des polémiques pour créer des polémiques. Ca fout juste la merde et une sale ambiance.
GL : C'est que du buzz, c'est relou, ce n'est que de la matière à faire du clic.
En plus de ce sketch, que va-t-on retrouver dans cette "Folle Soirée du Palmashow" ?
GL : L'esprit du Palmashow ! On a refait de fausses pubs, des clips, des parodies. Il y a un fil conducteur autour du film.
Ce ne sera pas un prime de promotion quand même ?
DM : Non, pas du tout. On en a profité pour faire de la promotion. Dans ce prime, on va retrouver la fibre de nos sketchs !
GL : C'est comme quand on a fait les autres primes. On était les inter-séquences, en train de préparer l'émission. Là, on est en train de préparer le film.
DM : C'est une manière de parler du film, mais ce n'est pas un truc où on regarde la caméra, en disant d'aller au cinéma.
On aura donc des nouveaux personnages ?
DM : Oui. On a moins fait d'anciens. Ils sont là mais on les fait apparaître un peu moins que d'habitude. On a voulu créer des nouvelles choses pour le coup.
GL : Par exemple, les sketchs entiers sur "la pharmaci si la famille" (deux jeunes zozoteurs qui se prennent pour des rappeurs, nldr), on l'a fait, mais on veut en créer d'autres. On a fait un duo de femmes qui vont ouvrir leur propre magasin.
Vous êtes toujours anxieux avant la diffusion de primes que vous avez préparés ?
DM : On a surtout hâte de le montrer. On ne sait pas si ça fera le même score que les deux autres. C'est tellement aléatoire la télé. Mais nous, on est super content de ce prime. Peu importe ce qu'il fait, je pense qu'il est vraiment abouti. C'est le prime de la maturité (rires) !
Le premier numéro de "La Folle Soirée" a fait 1,6 million de téléspectateurs. Le deuxième, exactement pareil. Pour C8, c'est quand même énorme. La pression est grande...
DM : On est libre de faire ce qu'on veut. Je trouve que le 3 est meilleur en écriture. On sortait du film quand on a commencé à l'écrire et on a eu plein de choses à raconter. On a eu envie de revenir au court et à l'efficace.
Votre duo rappelle l'humour des Inconnus. Ils ont été une inspiration pour vous ?
GL : C'est l'une des plus grosses références que l'on a. Evidemment, les Inconnus et les Nuls, ce sont vraiment nos deux références.
DM : C'est pour ça que le style Palmashow en humour, c'est un mélange de tout ça, c'est à la fois de la parodie, très satirique mais par moment, on peut faire aussi des choses beaucoup plus absurdes. C'est un mélange de tout ça.
Vous vous rendez compte que vos personnages aussi ont marqué toute une génération. Il y a beaucoup de jeunes qui s'amusent à les refaire comme vous...
DM : On trouve ça inquiétant quand même, parce que Gaspard et Balthazar, ils sont inquiétants... (rires)
GL : Ca veut dire que les gens adhèrent à l'esprit du Palmashow. Ca fait un moment qu'on crée de nouveaux personnages, les gens s'habituent. Quand on entend des gens les refaire dans la rue, ça nous fait marrer.
Cet énorme succès à la télévision donne des idées à d'autres chaînes. Le Parisien a annoncé récemment que vous étiez convoités par TMC...
GL : On a signé !
DM : Ouais, on a signé pour dix ans chez TMC (rires) !
GL : Non, ce n'est pas vrai. J'ai l'impression que ce sont des petites blagues internes qui tournent, pour donner à manger à toutes ces rumeurs.
DM : Pour qu'on nous pose ce genre de questions... (rires) Mais non, ce prime, on l'a fait pour C8. Il n'était pas question de TMC à ce moment-là.
GL : Mais même encore maintenant...
A ce jour, il n'y a donc aucun contact avec TMC ?
GL : On a des contacts partout. Mais il n'y a rien de concret. On est très bien en ce moment sur C8, on fait exactement ce qu'on veut. On est totalement libre. Tant que ça continue comme ça...
Du coup, vous êtes plus Cyril Hanouna que Yann Barthès...
GL : Ca n'a absolument rien à voir la chaîne et les animateurs. C'est très différent. Ce n'est pas la même chose.
Vous avez fait vos débuts sur Internet. Que pensez-vous de la nouvelle génération de youtubeurs ?
DM : On ne les suit pas du tout. Pour être honnête, on commence à être vieux. Il y en a qui arrivent tous les jours. On n'a pas le temps de tous les suivre. C'est impressionnant, ça pullule dans tous les sens.
GL : Respect à tous ceux qui font ça, qui essayent de faire marrer les gens. On trouve que c'est l'une des causes les plus nobles.
Lorsque vous faisiez "Very Bad Blagues", vous vous attendiez à avoir un jour votre propre prime, et ensuite votre propre film ?
GL : Non, on n'a jamais fait de plans sur la comète. On a toujours écrit au jour le jour. Même quand on n'avait pas de contrat à la télé, on a toujours écrit des sketchs les dimanches, pour rien.
DM : Il n'y a jamais eu de stratégie. C'est pour ça qu'après avoir fait le film, on a fait des sketchs. Alors que beaucoup auraient dit : "Maintenant qu'on a fait du cinéma, on ne fait plus de sketchs". On avait envie d'en refaire, alors on en a refait.
La transition de la télé au cinéma...
DM : Ce n'est pas une étape supérieure, c'est un projet différent.
GL : Dans tous les cas, c'est une excitation. Evidemment, ça fait peur mais comme dit David, c'est un autre genre de travail. Une autre forme d'écriture. Un nouveau projet. On a hâte de le montrer. Maintenant, on l'a fait et ce n'est plus dépendant de nous. Ca y est, tout est en boîte, tout est prêt. Autant prendre le côté positif. Il faut voir le verre à moitié plein, plutôt que le verre à moitié vide, comme on dit. (rires)
Pouvez-vous promettre que vous n'avez pas mis toutes les meilleures blagues dans la première bande-annonce ?
GL : Oui, on peut le promettre. C'est ça qui est cool avec les avant-premières. Là toutes les réactions sur les bandes-annonces justement, on s'est rendu compte que quand les gens se disaient "je suis sûr que toutes les blagues sont dedans" ou "cette bande-annonce, je n'ai pas l'impression de retrouver l'esprit du Palmashow", beaucoup de gens répondent l'inverse après le film.
Après "La Folle Soirée 3" et le long-métrage, c'est quoi l'étape supérieure ? Du repos ?
DM : Oui, se reposer. On sort d'une grosse année avec deux primes et le film. Je pense qu'en termes d'idées, on est rincé. On ne va pas réécrire pour réécrire. On va retrouver un peu d'inspiration pour retourner sur un autre projet qu'on ne connaît pas encore.
GL : Dès que l'inspiration revient, on s'y remettra.
DM : Il ne faut pas faire un deuxième film pour faire un deuxième film, ça ne marchera pas. Même si le film a un énorme succès, il ne faut pas se forcer. Il faut toujours une bonne idée.
Et un retour sur scène ?
GL : On a commencé par ça avec David. Ca voudrait dire qu'il ne faudrait plus faire que ça.
DM : Ca nous prendrait un ou deux ans. On va attendre ! Pourquoi pas, mais pas maintenant, pas tout de suite...
GL : On ne veut pas aller sur scène et proposer quelque chose à moitié travaillé. On veut proposer quelque chose de nouveau, de neuf et ça demande du temps. Mais là, on est engagé, chacun de notre côté, dans des trucs.
Vous pourriez retourner à un rythme de sketchs courts comme "Very Bad Blagues" ?
DM : Pourquoi pas, si on a des bonnes idées. Encore une fois, tout est question d'envie et d'inspiration. Là, on ne l'a pas. On en a fait 500, donc pas tout de suite.
GL : On était à un rythme d'une centaine de sketchs par année. C'est énorme.
Même si aujourd'hui vos moyens ont évolué...
GL : Oui, mais à juste titre. Même nous, pour continuer, on avait envie que ça s'agrandisse en écriture, d'avoir un peu plus d'ambition. Il fallait que ça suive en termes de production, mais en regardant bien les sketchs, ça se voit. On n'est pas allé tourner sur la lune ou en Thaïlande, à Bora Bora.
DM : Juste un moyen d'avoir plus de techniciens sur certains postes. On n'a pas changé la façon de faire, c'est plutôt qu'au lieu de finir à 4h du matin, on finit à minuit.
L'interview s'est bien passée ? Dans ce que vous avez dit, vous n'avez pas peur que ça soit déformé sur Internet ?
DM : On ne sait pas, on ne sait pas.
GL : Ca donne envie de faire un personnage de puremedias ! (rires)
DM : Non, non ça va pas de soucis. Tout va bien.