Le Puy du Fou se diversifie. Fondé en 1989 par Philippe de Villiers, le parc de loisirs présidé depuis 2004 par Nicolas de Villiers, son fils, se lance dans le cinéma avec un premier film "Vaincre ou mourir" attendu en salles le 25 janvier 2023 et en avant-première partout en France ce jeudi 8 décembre 2022. "Le Covid et les confinements successifs ont été pour nous des occasions de penser notre modèle pour l'avenir de manière différente de ce que nous dessinions ou plutôt d'accélérer une stratégie que nous avions, nous a confié Nicolas de Villiers. On ne pensait pas se lancer si tôt dans le cinéma mais finalement c'est le prolongement assez naturel du Puy du Fou".
Pour cette nouvelle aventure, "Puy du fou films" mise sur "une ligne éditoriale simple". "On s'est demandé ce qu'on pouvait amener au cinéma français qui est déjà riche de beaucoup de styles et qui n'a pas besoin du Puy du Fou pour avancer" reconnaît son président. La réponse ? "Du grand spectacle familial à portée internationale". "Chez Puy du Fou Films, on ne saura pas faire des comédies sociales ou humoristiques. Nous on peut apporter cette vision grand spectacle qui caractérise notre parc. C'est vraiment le principe de nos spectacles qu'on transpose au cinéma pour l'avenir. Nous nous donnons pour vocation de créer des films internationaux, qui soient capables de voyager et qui par les sujets traités soient capables de conquérir d'autres territoires que le seul territoire de la France. Il y a dans le patrimoine français, des sujets qui ont été mis à l'écran il y a parfois 40, 50, 60 ans et qui n'ont pas été remis à l'écran depuis. Il ne s'agit pas pour nous de faire des remake,s c'est plutôt de reprendre cette idée que les thèmes sont là, les grands personnages aussi. Toutes les images d'Épinal sont là pour faire rayonner la France dans le monde".
Pour débuter dans le cinéma, le parc de loisirs n'a pas été très loin. L'histoire de "Vaincre ou mourir" est issue d'un spectacle du Puy du Fou appelé Dernier Panache. "Nous nous sommes appuyés sur ce spectacle-là car il est dans le TOP 3 des shows préférés de nos 2,4 millions de visiteurs annuels. Pour commencer dans le cinéma on voulait s'appuyer sur une histoire qu'on maitrisait bien et que nous puissions adapter à l'écran car nous étions à l'aise avec le sujet" indique Nicolas de Villiers pour qui la notoriété du parc de loisirs va convaincre ses visiteurs de se déplacer en salles. "Notre force c'est que nous sommes un producteur particulier car notre marque est déjà connue. Souvent le grand public ne connaît pas les noms des producteurs français. Nous on a la chance que les gens vont venir voir "Vaincre ou mourir " d'abord parce qu'ils font confiance à la marque Puy du Fou, plus que pour le film lui-même. Même si je suis convaincu que le film est bon. On peut créer des synergies très fortes entre nos visiteurs, nos fans et ces spectateurs-là" nous explique-t-il. Côté budget, motus et bouche cousue. "Quand on investit dans un spectacle au Puy du Fou on investit des dizaines de millions d'euros. Ces échelles-là d'investissement ne nous font pas peur, elles sont habituelles pour nous" glisse tout de même Nicolas de Villiers.
L'avenir, Nicolas de Villiers y pense déjà. "Nous travaillons déjà sur les projets suivants" lance-t-il avant d'expliquer ne pas voir se précipiter. "Notre objectif c'est de sortir un prochain film dans les trois prochaines années. Nous avons envie de prendre le temps de faire des grands films, qui touchent, qui marquent. Avec l'image de marque du Puy du Fou, on ne peut pas se permettre de sortir des films qui soient médiocres, ou pas totalement achevés". Quant à produire des films ou des séries pour Netflix, Amazon & Co, Nicolas de Villiers avoue "des discussions" mais n'en fait pas une priorité. "La salle est plus risquée, c'est faire ses armes, se confronter directement au public. C'est un art noble qui nous plaît beaucoup. Les unitaires plutôt que la série nous paraissent la première pierre de l'aventure Puy du Fou Films" conclut-il.