La récente adaptation du film "LOL" aux Etats-Unis, et les prochains remakes de "Bienvenue chez les Ch'tis" ou encore "Intouchables" le prouvent, le cinéma français attire plus que jamais les Américains. Si outre-Atlantique, les producteurs espèrent souvent connaitre la même réussite qu'en France avec un remake, l'exercice se révèle souvent un pari périlleux et une (fausse) bonne idée. puremedias.com revient ainsi sur quelques échecs au box-office pour des adaptations de films français aux Etats-Unis.
Si "Les Visiteurs" a été un des succès les plus importants au box-office français avec 13 millions d'entrées en 1993, son remake américain "Just Visiting" sorti huit ans plus tard a été un échec retentissant, avec un peu plus de 4 millions de dollars de recettes seulement pour 70 millions de dollars de budget. Très mal accueilli par la presse - le New York Times juge même le film "trop scatologique" - le réalisateur d'origine Jean-Marie Poiré ne convainc pas non plus le public américain, en transformant respectivement le duo Reno/Clavier en Thibault de Malfete et André le Pâté.
Avant de devenir une véritable star hollywoodienne, Tom Hanks a tenu le rôle principal de "The Man with One Red shoe" remake de la comédie d'Yves Robert "Le Grand Blond avec une chaussure noire", avec Pierre Richard et Mireille Darc. Sorti en 1985, soit treize ans après l'original, le remake ne laissera pas un grand souvenir dans la filmographie de Tom Hanks, ni dans les annales du box-office américain, avec seulement 8 millions de dollars de recettes.
En 2010, c'est le réalisateur oscarisé Paul Haggis ("Collision", "Dans la vallée d'Elah") qui s'essaye à l'adaptation du thriller français "Pour Elle" - remarqué en 2008 - qui devient "The Next Three Days". Malgré (ou à cause de) la présence à l'affiche de Russell Crowe qui reprend le rôle de Vincent Lindon, le film est froidement accueilli par le public et la critique et ne rapporte que 21 millions de dollars aux Etats-Unis, pour un budget de 35 millions.
L'exemple type du film qui n'aurait jamais dû être adapté aux Etats-Unis. En 1994, c'est Nora Ephron, réalisatrice de "Nuits blanches à Seattle", qui tente de faire un remake d'un film culte à l'humour très français, "Le Père Noël est une ordure". "Mixed Nuts" est un échec critique et commercial - un peu plus de 6 millions de dollars de recettes pour un budget de 28 millions - qui confirme alors le déclin au box-office de l'acteur Steve Martin - ici entouré de Juliette Lewis et Adam Sandler - quelques années après le succès du film "Le Père de la mariée".
Véritable maître de la comédie US des années 80/90 ("Ghostbusters" I et II, "Jumeaux"...), c'est Ivan Reitman qui se charge en 1997 d'adapter une célèbre "buddy comédie" bien française, "Les Compères" de Francis Veber avec Gérard Depardieu et Pierre Richard. Porté par un casting prometteur, "Father's Day" et son duo Robin Williams/Billy Crystal ne convainc pas les critiques. L'actrice Julia Louis-Dreyfus - rendue célèbre par la sitcom culte "Seinfeld" - est même nommée aux Razzie Awards. "Father's Day" restera comme un des rares échecs d'Ivan Reitman, avec seulement 28 millions de dollars de recettes alors que film en a coûté 85 millions.
Bien qu'ayant déjà fait plusieurs apparitions au cinéma, Queen Latifah à la place de Samy Naceri dans cette adaptation de "Taxi", c'est un peu comme si Diam's remplaçait Vin Diesel pour un remake français de "Fast and Furious", on craint alors le pire. Sorti en 2007 et également porté par Jimmy Fallon - révélé dans le "Saturday Night Live" - "New York Taxi" ne démérite pas complètement au box-office, avec 36 millions de dollars de recettes. Le remake du film produit par Luc Besson est cependant loin d'emballer les critiques américaines, qui jugent majoritairement ce film raté, où même la mannequin Gisèle Bündchen se permet d'apparaître.
Succès de l'année 1994, la comédie familiale "Un Indien dans la ville" est adaptée trois ans plus tard aux Etats-Unis. Dans "Jungle 2 Jungle" - produit par Disney et TF1 International - les faits se déroulent cette fois à New York, où Thierry Lhermitte est remplacé par Tim Allen, Patrick Timsit par Martin Short, qui avait déjà incarné le François Pignon US dans le remake du film "Les Fugitifs". Si le film réalise un score honorable au box-office avec presque 60 millions de dollars de recettes, il est assez unanimement descendu dans la presse.
"Je n'ai même pas vu "The Tourist". Qui l'a vu de toute façon ?". La blague de Ricky Gervais sur la scène des Golden Globes 2011 en dit long sur le peu d'enthoutiasme qu'a suscité le film. Remake de "Anthony Zimmer", thiller français sorti en 2005 mettant en scène Yvan Attal et Sophie Marceau, le casting de "The Tourist" avait pourtant tout pour plaire, réunissant le duo Angelina Jolie/Johnny Depp. Le film décevra cependant la presse et le public, et se fera remarquer pour sa présence jugée illégitime à la cérémonie des Golden Globes.
Carton de l'année 1998 en France avec 9 millions d'entrées, la célèbre comédie "Le Dîner de cons" est adaptée 12 ans plus tard aux Etats-Unis, sous la direction de Jay Roach ("Austin Powers", "Mon beau-père et moi"...). Malgré le talent et la popularité de Steve Carell, qui incarne ici le personnage de François Pignon joué par Jacques Villeret, "Dinner for Schmucks" déçoit avec seulement 73 millions de dollars de recettes pour un budget proche des 69 millions.
Film français ayant réalisé le plus grand nombre d'entrées aux Etats-Unis jusqu'en 1998, "La Cage aux folles" ne pouvait passer à côté d'un remake outre-Atlantique. Si son adaptation américaine "The Birdcage " avec Robin Williams et Gene Hackman a été un important succès commercial en 1996 - 25 millions de dollars de recettes la première semaine - la comédie a reçu un accueil plutôt mitigé dans la presse.