Le cinéma français ne va pas si bien que cela selon BFM Business. Contrairement aux propos rassurants tenus régulièrement par les responsables du CNC (le Centre national de la cinématographie), la filière hexagonale souffrirait d'une désaffection grandissante de la part de son propre public.
Selon BFM Business, les films français auraient ainsi réalisé 39,3% des entrées dans l'Hexagone entre 2007 et 2012 contre 45,3% dans les années 1980. Un film hexagonal attire aujourd'hui en moyenne 35% de spectateurs de moins qu'il y a trente ans. A l'inverse, le nombre moyen d'entrées pour les films américains a quant à lui progressé sur la même période. Ainsi, chacun a en moyenne généré 595.918 entrées entre 2007-2012, contre 488.168 dans les années 80, soit une hausse de 22%. "L'écart entre un film français et un film américain s'est donc creusé, alors qu'il était très faible dans les années 80", note notre confrère.
Quant au foisonnement de la production française souvent mis en avant par le CNC, il cache en fait une situation très contrastées. Le nombre de longs métrages produits chaque année a doublé depuis les années 1980 avec près de 300 films en 2012 (279 projets agréés par le CNC). Ce dynamisme est surtout sensible pour les longs métrages à petit budget qui engendrent, en règle générale, très peu d'entrées en salles.
La Cour des comptes s'inquiétait déjà de cette tendance dans un rapport publié en octobre 2012. "Une part structurelle de films réalise un nombre très réduit d'entrées. Entre 2001 et 2010, la proportion de films produits chaque année qui ont été vus par moins de 50.000 spectateurs est passée de 51 % à 60 %" rappelait à l'époque les sages de la rue Cambon.