Une menace contre la presse. Hier soir, à travers une dépêche, l'Agence France-Presse a fait savoir qu'elle comptait déposer plainte après l'agression de plusieurs de ses journalistes qui couvraient le rassemblement contre le passe vaccinal, organisé par le parti politique de Florian Philippot, Les Patriotes. Les plaintes déposées par l'AFP auprès du procureur de la République seront faites au nom des deux journalistes agressés pour "violences volontaires en réunion" et "menaces de mort" et au nom du PDG de l'agence, Fabrice Fries, pour "entrave à la liberté d'expression".
Pour rappel, samedi, deux journalistes reporters d'images de l'AFP et leurs deux agents de sécurité, ont été agressés à Paris lors de la manifestation anti-passe. Au niveau du Palais de Tokyo, un individu cagoulé avec un mégaphone a lancé : "C'est l'AFP, niquez-les ces fils de pute". Selon les journalistes présents sur place, une cinquantaine de personnes s'est dirigée vers l'une des JRI de l'agence. Les agents de protection se sont alors interposés afin de permettre aux journalistes de s'enfuir. La sécurité de l'AFP a été rossée à coups de matraque et l'un des agents a même reçu une bouteille sur la tête, lui ouvrant le cuir chevelu. Après avoir été poursuivis par une vingtaine de manifestants, les deux journalistes et les deux agents de sécurité se sont réfugiés derrière la gendarmerie mobile et ont mis fin à la couverture médiatique du rassemblement.
L'AFP "est déterminée à défendre l'exercice du métier de journaliste sur le terrain et va porter plainte dès lundi (aujourd'hui, ndlr)", a déclaré Fabrice Fries, président de l'AFP. Et de poursuivre : "L'AFP dénonce la banalisation des agressions, verbales et maintenant physiques, contre ses équipes et s'inquiète du nouveau degré de violence atteint".
"En six ans de manifestations, c'est la première fois que je vis une violence pareille", a déclaré la journaliste reporter d'images. Et de raconter : "L'homme cagoulé à l'origine du mouvement m'a saisie en me disant : 'Je vais te tuer, regarde-moi bien, je vais te tuer'". "Si elle était tombée, elle aurait été rouée de coups", a confié son collègue vidéaste.