L'absence de Barack Obama hier à Paris n'est pas passée inaperçue. Alors que 44 chefs d'Etat et de gouvernement (dont Angela Merkel, David Cameron, Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas) étaient présents hier pour rendre hommage aux victimes des récentes attaques terroristes, l'administration américaine a brillé par son absence dans le cortège. Les Etats-Unis n'avaient ainsi dépêché sur place que leur ambassadrice en France, Jane Hartley.
Ni le secrétaire d'Etat John Kerry (l'équivalent du ministre des affaires étrangères), ni le vice-président Joe Biden n'avait ainsi été envoyés sur place. Le ministre de la justice Eric Holder était quant à lui à Paris pour une réunion sur la lutte contre le terrorisme mais il n'a pas participé au défilé.
"Où était Obama ?" s'interrogeait CNN en Une ce matin sur son site. La chaîne américaine a précisé qu'aucun des membres de l'administration qu'elle avait contactés n'avait accepté de commenter la polémique officiellement. Sur son site, CNN a cependant évoqué des problèmes de sécurité et de logistique qui auraient empêché le président américain de se rendre à Paris. Ce dernier a finalement passé l'après-midi à regarder un match de football américain.
"Vous avez laissé tombé le monde" a pour sa part accusé le tabloïd new-yorkais The Daily News en affichant les photos de Barack Obama, John Kerry, Joe Biden et Eric Holder. Très offensif, le quatrième journal le plus diffusé aux Etats Unis n'hésite pas à qualifier "d'inexcusable" l'absence de dirigeants américains d'envergure dans la manifestation d'hier. "Obama tourne le dos à la France" a pour sa part reproché à sa Une le très influent site politique Politico. "Désolé Charlie" tacle pour sa part le New York Post en Une, évoquant une "absence irrégulière".
Afin de calmer la polémique naissante, John Kerry a rapidement annoncé qu'il se rendra à Paris en fin de semaine. En visite officielle en Inde, le secrétaire d'Etat a estimé que cette affaire relevait "de la chicanerie". Il a ajouté que les relations entre la France et les Etats-Unis "ne s'arrêtent pas à une journée ou à un moment particulier, c'est une relation permanente et de longue durée qui est profondément, profondément ancrée dans des valeurs communes, et notamment notre engagement commun en faveur de la liberté d'expression".