Décidément, la couverture médiatique du mariage pour tous est scrutée à la loupe. Dimanche dernier, les chaînes d'info suscitaient la polémique pour avoir préféré retransmettre, en direct, l'arrivée aux Sables d'Olonnes de François Gabart en tête du Vendée Globe, que de couvrir la manifestation des partisans à l'élargissement du mariage aux couples de même sexe. Un choix éditorial qu'a assumé Hervé Béroud, le directeur de la rédaction de BFMTV, dans une interview à puremedias.com. A son retour sur terre, François Gabart s'est presque excusé que sa victoire ait pu occulter le grand rassemblent pro-mariage pour tous dans la capitale. "Si j'avais su, j'aurais amené une petite banderole sur le bateau", a-t-il plaisanté.
Hier, c'est une autre actualité qui a volé la vedette à l'adoption par l'Assemblée nationale, en fin de matinée, de l'article 1 du texte de loi, celui-là même qui autorise le mariage pour tous. En effet, c'est le déplacement de François Hollande au Mali qui était privilégié par l'ensemble des chaînes. Une visite ô combien importante alors que les forces armées françaises sont engagées dans le pays et ont enregistré plusieurs victoires stratégiques pour la libération du nord du pays. Mais les internautes ont exprimé leur agacement de voir que les images de François Hollande ne soient pas interrompues, ne serait-ce qu'un instant, pour signaler le vote historique des députés.
Sur iTélé, note le quotidien Les Echos, "avant 15h, aucune dépêche AFP sur le sujet n'a défilé en bas de l'écran comme c'est en principe le cas". Les journalistes en plateau n'ont même pas signalé l'information. Interrogée par le quotidien économique, Céline Pigalle, directrice de la rédaction d'iTélé, a justifié son choix par la volonté d'"éviter toute confusion" entre les deux informations concernant l'action du chef de l'état.
La semaine dernière, le député-maire PS d'Asnières-sur-Seine, Sébastien Pietrasanta, a écrit au CSA pour qu'il intervienne sur le traitement de la manifestation pro-mariage. Il alertait les Sages sur le fait que les chaînes d'information en continu manquaient là à leur obligation de "respect de l'expression pluraliste des courants de pensée et d'opinion". Contacté hier par Les Echos, il ne s'est pas montré choqué par le choix des chaînes d'info considérant que le déplacement du président français au Mali était une information capitale, plus importante qu'un évènement sportif.