Clap de fin pour Mashable France. Hier, nos confrères des "Échos" rapportaient que la version française du site d'information américain, lancée en mars 2016 en partenariat avec France 24, allait fermer ses portes en septembre. L'information a depuis été confirmée par Émilie Laystarie, journaliste société au sein de Mashable, via son compte Twitter. "Cette année, l'économie de notre profession nous aura habitués aux mauvaises nouvelles", a écrit la journaliste, faisant part de sa "tristesse" de "voir mourir un média dans ce paysage déjà bien asséché qu'est la presse". Mashable France, qui fermera ses portes dans quelques jours, emploie sept journalistes. Selon "Les Échos", les quatre employés en CDI devraient se voir offrir un autre poste au sein de France Médias Monde, maison-mère de France 24, le partenaire de Mashable France.
Selon "Les Échos", l'avenir de Mashable France était en ballotage depuis plusieurs mois. Nos confrères rapportent que France 24, détenteur à 50% du site, n'était pas en accord avec la nouvelle ligne éditoriale mise en place depuis le rachat de la marque-mère par le groupe de presse américain Ziff Davis, spécialisé dans le commerce affilié et dans les contenus de marque, en décembre 2017. Ces derniers mois, Ziff Davis avait en effet mis en place une stratégie marketing dite de "brand content", incompatible avec la vision de France 24.
Lancé le 8 mars 2016, Mashable France attire chaque mois 2 millions de visiteurs uniques. Pilotée par Sylvain Attal, directeur adjoint de France 24 chargé des nouveaux médias, la version française du pure-player américain revendiquait à l'époque sa volonté d'"informer, inspirer et divertir la génération connectée". Le site proposait un mélange de contenus originaux, de contenus produits par les journalistes de France 24 et d'autres traduits de la version américaine de Mashable.
Le pure player, dont la version originale, américaine, se décline au Royaume-Uni, en Inde, en Australie et en Asie, revendiquait en 2015 un trafic de 45 millions de visiteurs uniques chaque mois. Ce chiffre aurait chuté autour de 26 millions de visiteurs en 2018, selon "Similarweb", cité par "Les Echos". En cause notamment : le changement d'algorithme de Facebook opéré en 2015, qui a déjà été fatal à plusieurs sites internet.