Après une première lettre s'inquiétant des rumeurs liées au "Web Eraser" en mai dernier, une coalition formée de 6 associations interprofessionnelles (l’Alliance Digitale, l’APIG, le Geste, le SRI, l’Udecam et l’Union des marques) vient d'adresser une deuxième lettre ouverte à Tim Cook, le CEO d’Apple. En cause, la fonctionnalité "Distraction Control", récemment introduite dans Safari sur iOS 18, qui permet de masquer n’importe quel type de contenus (y compris les publicités ou les fenêtres de consentement) en deux clics.
Envoyée au nom de 800 entreprises (annonceurs, agences médias, éditeurs, médias, adTech et acteurs du marketing mobile), cette lettre ouverte, rédigée en anglais, demande donc à Apple de suspendre cette fonctionnalité et de fournir les informations nécessaires au marché concernant son fonctionnement technique, tout en précisant qu'en l'absence de réponse satisfaisante, la coalition se réserve le droit de prendre "des mesures juridiques appropriées". "Celles-ci incluent, sans s'y limiter, les recours liés à la protection des données, à la liberté de la presse, aux droits de propriété intellectuelle, aux droits d'auteur, au droit des marques et à la réglementation de la concurrence."
Comme l'explique la lettre, également adressée à Rachida Dati (Ministre de la Culture), Antoine Armand (Ministre de l'Economie), Clara Chappaz (Secrétaire d'Etat chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique) et à la Commission européenne, "au début du mois d'août 2024, nous avons pris connaissance d'une nouvelle fonctionnalité disponible en test bêta sur Safari, connue sous le nom de 'Distraction Control', qui semble avoir la fonctionnalité de masquer n'importe quel élément d'une page web. [...] Les tests de la version bêta et de la version publique d'iOS 18 ont accentué l'inquiétude dans nos différents secteurs d'activité."
Les signataires estiment également que cette fonctionnalité "constitue une menace existentielle pour le modèle de publicité en ligne, qui sous-tend une part importante de l'économie de l'Internet." Si leur première missive était restée sans réponse, les associations concernées indiquent que "l'absence de tout commentaire public ou de clarification de la part d'Apple nous a laissés penser que l'entreprise avait abandonné le concept." Il n'en en fait était rien.