Intitulée "État des lieux de la Brand Safety en France" cette étude, menée en avril 2024 auprès de 505 consommateurs français, met en lumière plusieurs chiffres alarmants. Notamment, 75% des utilisateurs déclarent avoir déjà été exposés à un contenu ou à un post "problématique" dans leur fil d'actualité, tandis que 84% des 18-24 ans ont déjà signalé un contenu inapproprié sur un média social. Plus inquiétant encore, un Français sur quatre observe une augmentation des contenus inappropriés sur les réseaux sociaux ces dernières années.
Parmi les types de contenus "problématiques" ou "inappropriés" les plus fréquemment rencontrés en ligne, l'étude pointe particulièrement du doigt les contenus pour adultes (39% des contenus concernés), la désinformation (21%) et la vulgarité (19%), que ce soit sous forme de photos/images (cités par 75% des répondants) de vidéos (59%) ou de texte (42%). Les discours haineux, les contenus de qualité douteuse ou générés par l'IA, les contenus violents, la mise en scène d'alcool et de drogues ou les contenus piratés sont aussi évoqués par les utilisateurs.
Pour les annonceurs, les enjeux sont potentiellement considérables. Si 89% des utilisateurs français ont interagi avec une publicité sur les réseaux sociaux au cours des 12 derniers mois, 24% d'entre eux déclarent qu'il est peu probable qu'ils achètent un produit promu s'il apparaît entre deux contenus "inappropriés". Les consommateurs tiennent d'ailleurs les plateformes sociales pour principales responsables de ces situations, mais pointent également du doigt la responsabilité des marques.
"En France, les réseaux sociaux sont devenus un canal incontournable pour les annonceurs. Cependant, plus d'un quart des consommateurs estiment que les marques sont responsables si leurs publicités sont diffusées à côté de ces contenus dangereux", analyse ainsi Clément Bascoulergue, Country Manager France chez IAS.
Les choses risquent de ne pas s'améliorer dans les années à venir, puisque l'émergence de l'Intelligence Artificielle contribue également à éroder la confiance des utilisateurs : un Français sur quatre avoue être devenu plus méfiant à l'égard des contenus apparaissant dans son fil d'actualité en raison des contenus générés par l'IA. Cette méfiance s'étend également aux publicités, puisque 23% des sondés déclarent que la propagation des "fake news" les a rendus plus suspicieux envers les annonces publicitaires sur les réseaux sociaux.
Néanmoins, l'intelligence artificielle pourrait aussi représenter une solution au problème. C'est en tout cas ce que pense Clément Bascoulergue qui explique que "les technologies basées sur l'IA offrent une solution pour garantir que les campagnes apparaissent dans des environnements adaptés. Ainsi, les annonceurs peuvent assurer la sécurité de leur image tout en maximisant l'impact de leurs publicités."