37 ans. C'est l'âge de Mathieu Gallet, le nouveau PDG de Radio France nommé aujourd'hui par le CSA. L'actuel président de l'INA (Institut national de l'audiovisuel) devient ainsi la plus jeune personnalité à diriger la célèbre maison ronde. Les membres du CSA, qui l'ont élu à l'unanimité dès le premier tour de scrutin, une première, ont ainsi tenu à expliquer cet après-midi lors d'une conférence de presse, les raisons de leur choix.
Pour le président de l'institution, Olivier Schrameck, Mathieu Gallet est avant tout "le choix de l'audace et du dynamisme". Sa jeunesse a ainsi parfaitement coïncidé avec l'envie du CSA de faire souffler un vent nouveau à la tête de Radio France. Le CSA a également estimé que le nouveau dirigeant disposait, malgré son relatif jeune âge, de la compétence nécessaire pour assumer un tel poste. Olivier Schrameck a notamment mis en avant le bilan de Mathieu Gallet à la tête de l'INA, preuve selon lui de sa capacité à diriger, gérer et réformer un établissement public d'envergure.
Mais ce qui semble surtout avoir motivé la décision des Sages de l'audiovisuel, c'est le projet stratégique du nouveau PDG de Radio France. Selon Olivier Schrameck, Mathieu Gallet a ainsi su, au cours de son audition, démontrer une "conscience aiguë des enjeux numériques", un domaine dans lequel Radio France a pris du retard. Son bilan en matière de numérisation des archives pendant ses trois années et demie de présidence de l'INA semble visiblement avoir plaidé en faveur de sa candidature.
Mieux encore, Mathieu Gallet a affiché une forte volonté de renouveler et rajeunir l'audience de Radio France, un projet qui a séduit les membres du CSA. Cela laisse notamment penser que l'un des chantiers prioritaires de Mathieu Gallet sera de relancer le Mouv', la station publique à destination des jeunes, actuellement en grande difficulté.
Mais cette nomination est aussi l'occasion pour le CSA d'envoyer un signal fort d'indépendance quelques mois après s'être vu réattribuer le pouvoir de nomination des dirigeants de l'audiovisuel public. L'institution d'Olivier Schrameck vient en effet de désigner à la tête de Radio France un ancien conseiller de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture d'un gouvernement de droite, en conflit régulier avec l'actuelle occupante de la rue de Valois, Aurélie Filippetti. Par ce geste, le CSA a donc entendu réaffirmer son imperméabilité aux pressions politiques, d'où qu'elles viennent.
Restent deux reproches faits par certains observateurs à propos de cette nomination. L'inexpérience de Mathieu Gallet en matière de radio tout d'abord. Questionnés à ce sujet, les Sages ont assuré aujourd'hui que le nouveau PDG de Radio France saurait s'entourer de personnes compétentes pour tout ce qui concerne les contenus et la programmation des stations publiques. Les conseillers du CSA ont utilisé la même défense lorque certains ont regretté la nomination, une nouvelle fois, d'un homme à la tête de Radio France. Olivier Schrameck a ainsi précisé que Mathieu Gallet s'était engagé à nommer à des postes de direction et d'expertes, plusieurs personnalités feminines.