Coup de théâtre à Radio France ! Selon "L'Express", le CSA a nommé, à l'unanimité, Mathieu Gallet à la tête de l'entreprise publique. Ce choix doit être confirmé lors d'une conférence de presse qui débutera à 14h30. Dans quelques semaines, il succédera à Jean-Luc Hees, le PDG sortant, candidat malheureux à sa propre succession.
La nomination de Mathieu Gallet est une vraie surprise. D'abord en raison de son âge : à 37 ans, il était le plus jeune des six finalistes. Mais surtout pour son profil. Mathieu Gallet n'a pas fait l'ENA et, surtout, il est étiqueté à droite pour avoir fait partie du cabinet du ministre de la Culture et de la Communication sous Christine Albanel et Frédéric Mitterrand. C'est ce dernier qui a insisté auprès de Nicolas Sarkozy pour qu'il soit nommé en mai 2010 à la tête de l'INA. Une nomination qui avait été critiquée à l'époque.
C'est donc une forte preuve de son indépendance que le CSA, désormais dirigé par Olivier Schrameck, a voulu envoyer. C'est aussi une validation de l'action du jeune dirigeant à la tête de l'INA. En plus de trois ans, Mathieu Gallet a dépoussiéré l'entreprise qui gère les archives audiovisuelles en améliorant encore leur mise à disposition sur Internet et en modernisant le statut social des salariés. Une recette que le CSA va demander à Mathieu Gallet d'adapter à Radio France, qui a pris du retard tant dans la réforme de sa convention collective que dans son développement sur le numérique.
Mais le tout premier chantier de Mathieu Gallet sera de mettre en place les équipes chargées de dessiner la grille de rentrée de France Inter, qui doit être renouvelée après deux saisons difficiles, et d'inventer un nouveau modèle éditorial pour France Info dont les audiences sont en chute libre depuis plus de 10 ans. Le jeune dirigeant avait notamment préparé sa candidature avec Frédéric Schlesinger, ancien patron de France Inter, recasé à l'INA, et avec Stéphane Ramezi, ancien patron du Mouv' et des activités numériques de Radio France. La proximité de ces anciens avec ce nouveau dirigeant, vierge de toute activité radiophonique, devrait rassurer en interne. Reste au nouveau patron de Radio France à lever le principal mystère de sa candidature : son projet éditorial pour les sept radios publiques.