Baptême du feu pour toute l'équipe de "C médiatique". Ce dimanche à partir de 13h30, France 5 diffusera le premier numéro de sa nouvelle émission consacrée aux médias et à la fabrique de l'information, six ans après l'arrêt du magazine "Médias le mag" avec Thomas Hugues sur cette même chaîne. Cette fois, c'est Mélanie Taravant qui reprendra le flambeau, avec un nouveau concept, mais avec la même société de production, Jara&Co/Jara Presse. En parallèle, la journaliste assure toujours la présentation du "Monde en face" et intervient chaque samedi dans "C l'hebdo" aux côtés d'Ali Baddou.
"C médiatique" reviendra dans ce numéro inaugural sur l'événement de la semaine, en l'occurrence la disparition de la reine d'Angleterre. Pour l'occasion, des caméras ont été dépêchées dans les rédactions de RTL, "Le Parisien" et "Paris Match" afin de faire vivre aux téléspectateurs la mobilisation de l'intérieur. Les invités de la semaine seront la productrice et présidente de la société Miss France Alexia Laroche-Joubert ainsi que Cindy Fabre, nouvelle directrice du concours. Mélanie Taravant a répondu aux questions de puremedias.com quelques jours avant la diffusion de cette grande première.
Propos recueillis par Christophe Gazzano
Considérez-vous "C médiatique" comme un lot de consolation après l'arrêt en fin de saison dernière de votre quotidienne "C à dire" sur France 5 ?
Si c'est un lot de consolation, cela veut dire que j'ai des lots de consolation de grand luxe (sourire) ! Au contraire, j'ai plutôt l'impression que c'est une promotion.
Comment avez-vous vécu l'arrêt de "C à dire" ?
Je l'ai vécu comme une jolie histoire qui s'arrête. Cela fait toujours un petit pincement au coeur car on s'attache aux équipes. Pincement au coeur aussi pour cette tranche pour laquelle j'avais une tendresse particulière. J'avais carte blanche pour ce rendez-vous. Aujourd'hui, je passe d'une émission de dix minutes à une émission d'une heure, c'est une autre aventure qui commence.
L'année dernière, quand puremedias.com avait interrogé Stéphane Sitbon-Gomez, numéro deux de France Télé, sur la perspective d'un retour d'une émission médias, il avait déclaré : "Il faut que nous parvenions à sortir d'une émission médias parlant juste du microcosme médiatique". Ce sera le cas de "C médiatique" ?
Cela fait vraiment partie des réflexions que nous avons eues en travaillant sur cette émission. Nous ne voulons pas être des journalistes qui parlent aux journalistes et qui n'intéressent que le landerneau des journalistes. Le fil conducteur de cette émission est de parler de la fabrication de l'information et du traitement de l'actualité à travers les médias. En résumé : qu'est-ce-que cela dit de notre société ? De la consommation qu'on fait des médias aujourd'hui ? On voit bien qu'on respire dans un monde sursaturé de canaux médiatiques et de médias. C'est pour cela que nous allons traiter des médias à 360 degrés avec la télévision, la presse écrite, mais aussi les réseaux sociaux, les blogs, les vlogs, les plateformes, les maisons d'édition...
"C médiatique" sera-t-elle diffusée en direct ?
Non. L'émission sera enregistrée le vendredi pour une diffusion le dimanche.
"52 minutes extrêmement rythmées"
Comment sera construite cette nouvelle émission ?
Ce seront 52 minutes extrêmement rythmées avec de l'humeur, du sourire, de l'impertinence, tout en gardant la patte France 5, qui est celle de l'analyse. Chaque semaine, l'émission s'ouvrira par un récapitulatif de la folle semaine médiatique, avec la plume et le ton de Marc Dérian. Il y aura ensuite un ou deux invités en plateau pour commenter l'événement de la semaine (Marc-Olivier Fogiel, patron de BFMTV et Nicolas Charbonneau, directeur des rédactions du "Parisien" pour la première, ndlr). Julian Pain de franceinfo sera notre débusqueur d'infox à travers la rubrique "Vrai ou Fake".
Dans la deuxième partie de l'émission, nous accueillerons un invité média. En fin d'interview, nous aurons le regard de Raphaëlle Baillot pour découvrir une autre facette de l'invité (ce dimanche, Alexia Laroche-Joubert sera "scannée" pour savoir quel est son "temps de cerveau disponible", promet France 5 dans son communiqué, ndlr).
En fin d'émission, Julie Patin nous emmènera dans les coulisses d'un programme, d'une chaîne, d'un bureau... Il y a une grande défiance des citoyens vis-à-vis des journalistes et il nous a semblé pertinent d'aller voir ce qui se passe de l'autre côté du miroir. En général, on est méfiants de quelque chose qu'on ne connaît pas.
"C médiatique" abordera-t-elle également des sujets polémiques concernant France Télévisions ? On peut citer par exemple la récente affaire autour du jeu "Des chiffres et des lettres" ou la motion de défiance qui a visé le patron de l'info Laurent Guimier... Avez-vous carte blanche ?
Oui. C'est un préalable que j'ai vérifié avant de me lancer dans cette émission. Le producteur a eu des discussions avec France 5 et évidemment, la chaîne souhaite que l'on traite des médias dans leur entièreté. L'idée n'est pas non plus d'aller volontairement chercher des noises à mon employeur, mais de relater les questions qui agitent le monde des médias. J'imagine qu'on abordera prochainement la question de la redevance. Il n'y a pas de sujets tabou.
Le cas échéant, auriez-vous accepté de présenter l'émission ?
Si on m'avait interdit de traiter de sujets concernant France Télévisions, je n'aurais pas accepté. Je suis journaliste avant d'être employée de France Télé. Je vais donc faire mon travail de journaliste.
De quelle émission dédiée à l'actualité des médias aujourd'hui disparue se rapproche le plus "C médiatique" selon vous ?
C'est une question qui revient tout le temps. On espère avoir notre façon de traiter l'actualité. Mais des anciennes émissions comme "Le tube", "Arrêt sur images", "Médias le mag", "L'instant M"... ont été passionnantes, riches d'enseignements et représentatives de leur époque. Si nous pouvons être un mélange de tout cela, c'est très bien. On a un curseur qui se situe entre "Le tube" et "Arrêt sur images".
Mais nous allons être différents parce que la société a changé depuis ces dernières émissions. On ne s'informe plus de la même manière et donc la manière de traiter l'information va être différente. Il y a une dizaine d'années, on ne parlait pas encore de fatigue informationnelle.