Joseph Blatter parle. Poussé à la démission de la FIFA, l'ex-président de l'institution s'exprime dans les médias et charge Nicolas Sarkozy, dans le dossier de l'attribution du Mondial à la Russie en 2018 et au Qatar en 2022. "Avant l'attribution des Mondiaux au Qatar et en Russie, il y a eu deux interventions politiques (...) Messieurs Sarkozy et Wulff (son homologue allemand, ndlr) ont essayé d'influencer le vote de leur représentant. C'est pourquoi nous avons maintenant une Coupe du monde au Qatar", assure-t-il au journal Welt am Sonntag relayé par Le Monde.
Selon Joseph Blatter, cette intervention du président français et de son homologue ont été dictées par des raisons économiques, les deux pays ayant des intérêts convergents en Russie et au Qatar. En attaquant Nicolas Sarkozy, Joseph Blatter vise Michel Platini, le représentant de la France pour le vote et probable candidat à sa succession à la tête de la FIFA. Après l'attribution contestée de ces deux coupes du monde, "Sepp", empêtré dans plusieurs scandales de corruption, appelle aujourd'hui les deux ex-dirigeants à "prendre leurs responsbilités".
Ce n'est pas la première fois que des soupçons sur l'interventionnisme de Nicolas Sarkozy éclatent au grand jour. En novembre dernier, dans un reportage de "Complément d'enquête" sur France 2, Michel Platini avait raconté un déjeuner à l'Elysée, en 2010, avec Nicolas Sarkozy, neuf jours avant le vote pour la désignation du pays organisateur du Mondial de 2022. Un déjeuner avec plusieurs invités surprise : le prince du Qatar, son fils et le Premier ministre du pays.
"Je n'étais pas au courant, avait assuré Platini à France 2. Je savais que ça allait me retomber dessus mais je n'y suis pour rien. J'ai cru comprendre que la France serait contente si je votais pour le Qatar. Mais personne ne m'a j'amais rien demandé. Peut-être que Nicolas Sarkozy a vendu au nom de la France ma voix au Qatar pour avoir plein de choses". Une version confirmée par Joseph Blatter aujourd'hui.