Un journaliste marquant. Au lendemain de la mort du journaliste politique Jean-Pierre Elkabbach, décédé ce mardi 3 octobre à l'âge de 86 ans, de nombreux hommages ont fleuri sur les réseaux sociaux comme sur les plateaux de télévision. Le président français Emmanuel Macron a salué un "monstre sacré du journalisme français". "Lui qui était toujours là, à chacune de ses grandes dates, dans nos écrans ou sur nos ondes, pour en raconter les riches heures et en interroger les acteurs", s'est souvenu le chef de l'Etat.
Son prédécesseur, François Hollande a estimé au micro de France Inter que Jean-Pierre Elkabbach était "sans doute l'un des plus grands journalistes", évoquant un professionnel "respectueux de ce qu'était la politique". Sur X, le nouveau nom de Twitter, Nicolas Sarkozy a quant à lui évoqué sa "tristesse" à l'annonce du décès du journaliste. "Passionné de politique, boulimique d'information, intervieweur pugnace et sans concession, directeur de médias exigeant et visionnaire, Jean-Pierre Elkabbach a marqué de son empreinte toute une génération. J'en fais partie, pour avoir tant espéré, alors jeune élu, d'être son invité au micro d'Europe 1 jusqu'à ce qu'il me donne ma chance", a confié l'ancien président à ses plus de deux millions d'abonnés sur le réseau social.
Côté médias, la patronne de France Télévisions, Delphine Ernotte a évoqué sur le réseau social dont Elon Musk est propriétaire, un "grand journaliste passionné et engagé". Il était devenu en 1977 le directeur de l'information d'Antenne 2, qui deviendra ensuite France 2 sous sa présidence en décembre 1993. "Il aura raconté la politique et le siècle comme personne et amené le débat public dans tous les foyers", a estimé la patronne des chaînes du service public mentionnant le rôle de "président fort" qu'a joué le journaliste à France Télévisions.
"Je suis très triste de la disparition de Jean-Pierre", a confié Marc-Olivier Fogiel au micro de Franceinfo. Celui qui est désormais directeur général de BFMTV a rendu hommage à "un intervieweur talentueux qui allait au combat et mettait des gants de boxe tous les jours parce qu'il voulait à chaque fois créer une espèce de tension".
Dans "Télématin", la cheffe du service politique de France 2, Nathalie Saint-Cricq a évoqué un journaliste "vivant". "Chaque fois il a été viré, repris. (...) C'est quelqu'un qui ne voulait jamais s'arrêter, probablement avait une hantise de la retraite et de la mort et considérait que jusqu'au bout il fallait faire son boulot avec passion". La journaliste a reconnu qu'il était "insupportable par moment, d'une injustice crasse quand il l'avait décidé". "Il a toujours eu une certaine forme de révérence vis-à-vis du pouvoir mais ça ne l'empêchait pas de poser les questions".
"Je me suis senti un peu mort aussi", a confié sur BFM TV Alain Duhamel, journaliste politique, pour évoquer son sentiment à l'annonce de celui qui a été son collègue et ami durant près de cinquante ans. "C'était le meilleur intervieweur qu'on ai eu (...) à la fois par l'incroyable acharnement qu'il mettait pour arracher l'assentiment d'un invité (...) et la méticulosité avec laquelle il préparait ses interviews mais du coup il arrivait à en tirer ce que les autres n'en tirait pas", a confié l'éditorialiste de la chaîne d'information en continu.
Sur Instagram, Jean-Luc Reichmann a confié sa "grande tristesse" à l'annonce du décès de celui qui fut son tout premier président de chaîne. Il a par ailleurs adressé "une grande pensée à toute sa famille". Léa Salamé a quant a elle rappelé que Jean-Pierre Elkabbach "a été le premier à (lui) donner (sa) chance, comme à beaucoup d'autres". Autre intervieweuse révélée auprès du journaliste, Sonia Mabrouk a salué sur X un "grand spécialiste de l'interview". "Il était aussi pétri de doutes malgré une carrière impressionnante par sa longévité. Son nom restera associé aux grandes heures de la politique", a-t-elle écrit.
Depuis ce matin, les radios et les chaînes d'information multiplient les hommages à Jean-Pierre Elkabbach, avec des témoignages de plusieurs journalistes de leurs antennes. Sur CNews, Pascal Praud a tenu une émission spéciale de "L'heure des pros", avec des prises de parole forts de Sonia Mabrouk, Gérard Carreyrou et entre autres Eric Naulleau.