Une (grosse) maladresse qui n'est pas passée inaperçue. Samedi, BFMTV mobilisait son antenne pour suivre les différentes manifestations dans Paris et notamment la marche pour le climat, organisée à l'appel de plusieurs ONG, qui a mobilisé plus de 15.000 personnes selon la préfecture de police et qui a été émaillée de nombreux incidents. En fin de journée, la chaîne info a suivi ces débordements et l'intervention des forces de l'ordre en différents points de la capitale.
En plateau, Dominique Rizet, spécialiste police/justice de BFMTV, a été invité à expliquer pourquoi les policiers à moto des brigades de répression de l'action violente (Brav) ne peuvent être comparés aux "voltigeurs", les policiers à moto qui ont officié jusqu'en 1986. Le 6 décembre de cette année-là, Malik Oussekine, un jeune étudiant de 22 ans, avait perdu la vie après s'être fait matraquer par deux policiers du Peloton des Voltigeurs Motoportés (PVM). Après ce drame, cette unité avait été dissoute.
En faisant l'historique des "voltigeurs", Dominique Rizet a évidemment évoqué la mort de Malik Oussekine. "Et un jour, un jeune homme, Malik Oussekine a été rattrapé par des voltigeurs. Malik Oussekine est mort. Sur les conditions de sa mort, il y a discussion. Frappé, pas frappé... On a aussi parlé d'un médicament qui lui aurait manqué", a déclaré le consultant de BFMTV, précisant ensuite que "décision a été prise, heureusement, de supprimer ces unités". Or, dans cette affaire, deux policiers ont été condamnés pour "coups et blessures ayant entraîné la mort dans intention de la donner". Il est ainsi établi que Malik Oussekine est bien mort des suites d'actes relevant de la violence policière.
Hier, sur Twitter, réseau social sur lequel la déclaration de Dominique Rizet a été épinglée, le consultant, qui avait ajouté à l'antenne que "la décision a été prise, heureusement, de supprimer ces unités", s'est excusé. "Les circonstances de la mort de Malik Oussekine ne font aucun doute. Pour ces faits, deux policiers ont été condamnés à 5 et 2 ans de prison avec sursis. Toutes mes excuses pour ces propos qui étaient une erreur" a écrit Dominique Rizet. "Dans le flot du direct, il arrive (hélas) de commettre des erreurs. L'important est de les reconnaître" a de son côté réagi Marc-Olivier Fogiel, le patron de la chaîne.
Dominique Rizet n'est pas le premier à remettre en cause la mort de Malik Oussekine sur une antenne. Le mois dernier, Jean-Christophe Buisson, journaliste au "Figaro Magazine", avait affirmé sur RTL : "On s'est aperçu que (Malik Oussekine) n'a pas reçu de coups, qu'il est mort vraiment avec son problème d'insuline. Mais l'affaire dans le contexte général... (...) Dans le souvenir, aujourd'hui, Malik Oussekine a été victime de violences policières, ce qui n'est factuellement pas le cas". Après ces propos, Jean-Christophe Buisson s'était lui aussi excusé. "Je tiens à m'excuser pour mes propos tenus hier sur RTL donnant à penser que je mets en doute le fait que Malik Oussekine soit mort à la suite d'une intervention policière le 5 décembre 1986. La justice a rendu son verdict dans cette affaire et je n'entends pas la contester" avait écrit le directeur adjoint du "Figaro Magazine".