"C'est une petite vidéo pour rendre hommage" prévient d'emblée Steven Gunnell, ex-Alliage, en réaction à la mort de Quentin Elias, dans une vidéo publiée sur Vimeo. Préférant s'exprimer face à sa propre caméra plutôt que dans des interviews, l'ex-membre du quatuor fait d'étonnantes confidences sur la carrière d'Alliage. Emu suite à l'annonce du décès de son ancien camarade, avec qui il a connu le succès grâce à des titres comme "Baila" ou "Le temps qui court", Steven Gunnell évoque "l'enfer" que lui a fait vivre Quentin Elias.
"Je l'ai rencontré pour la première fois en 1996, quand je suis monté à Paris pour devenir comédien et que, au cours d'une audition, j'ai été sélectionné pour faire partie de ce groupe que (Gérard) Louvin et Daniel Moyne à l'époque lançaient en production (...) C'était du coup une rencontre assez tendue, crispée, car il y avait une espèce de challenge au milieu de nous, à savoir qui allait rester, qui allait dégager, qui allait poursuivre l'aventure..." explique Steven au début de sa vidéo.
"Je vais être très simple, je vais être très court : Quentin m'a cassé les couilles et a été odieux avec moi pendant trois ans" lâche-t-il. "Ca a été l'horreur. Il m'a fait vivre vraiment l'enfer, au point d'en avoir l'amertume de faire partie d'un boys band" confie celui qui souhaitait percer dans le cinéma. "Il m'avait dans le collimateur. Il était très, très, très dur avec moi. J'en ai souvent chialé. On s'est souvent disputés. Personne ne le voyait. Sur scène, on était pro, on y allait mais dans les coulisses, c'était compliqué" affirme-t-il. Des tensions qui ont mené à la fin du groupe, lorsque Quentin a souhaité tenter une carrière solo.
Malgré tout, Steven Gunnell assure avoir voulu continuer de croire en une possible amitié avec Quentin Elias. "J'ai vu ce que personne ne voulait plus voir chez lui : le bon fond de Quentin. J'ai vu, et c'est ce sur quoi je me suis accroché pour continuer de l'aimer et espérer qu'un jour on pourrait devenir potes. Je savais dès le début aussi que j'allais avoir affaire à quelqu'un qui allait vraiment être pénible mais qui allait paradoxalement être quelqu'un avec qui on allait prendre des barres de rire extraordinaires" déclare-t-il dans cette vidéo.
Mais s'il avait coupé contact avec Quentin et lui-même sombré dans la dépression durant une partie des années 2000, Steven Gunnell a réussi à s'en sortir et à pardonner Quentin grâce à la religion. L'ex-Alliage déclare avoir eu cette possibilité grâce à Dieu, en fin d'année dernière. "J'ai écrit une lettre à Quentin que j'ai envoyée via son site internet, persuadé qu'il n'allait pas me répondre. J'ai vomi toute ma colère, mon chagrin, ma déception et le reste en finalisant la lettre en lui disant que je l'aimais, que je lui demandais pardon et que je lui pardonnais le mal qu'il m'avait fait" affirme-t-il, avant de recevoir en réponse "la lettre la plus tendre, la plus belle qu'un ami peut offrir à un autre ami". Steven Gunnell préfère ainsi garder de bons souvenirs de son ancien camarade. "Je crois qu'il a enfin trouvé la gloire qu'il a cherchée toute sa vie mais qui n'est pas la gloire humaine. Une autre gloire, celle du bon dieu" confie-t-il, concluant sa vidéo en "embrassant" "Quentin, mon ami, mon frère de toujours."