Une nouvelle aventurière au panthéon de "Koh-Lanta". Près d'un an après la victoire de Maud, Naoil a remporté vendredi soir sur TF1 l'édition baptisée "L'île des héros", face à Inès, sa complice dans l'aventure qu'elle a elle-même désignée après avoir vaincu sur les poteaux. Une victoire sans appel puisque le jury final lui a donné sept voix contre deux pour la jeune infirmière. Cette finale aura été marquée par l'omniprésence de Claude, candidat favori des téléspectateurs et seul héros présent sur les poteaux, qui a regretté de se voir préférer Inès pour affronter le jury. puremedias.com a pu interroger Naoil ce lundi pour revenir à tête reposée sur cette victoire.
Propos recueillis par Christophe GazzanoComment avez-vous vécu ces dernières 48h ?
Très intenses émotionnellement, très fatigantes, mais c'était que du bonheur.
Comment avez-vous fêté cette victoire ?
Pour l'instant, on ne l'a pas trop fêtée. On s'est retrouvés, mon mari et moi en famille. Pour la fête des mères, hier, j'ai passé la journée avec ma maman et avec celle de mon mari. On a fait moitié moitié. On n'a pas encore fêté ça, mais ça ne saurait tarder !
Vous avez remporté les poteaux après être restée immobile pendant 2h30. Qu'est-ce-qui est le plus dur dans cette épreuve ?
Le plus dur, c'est de ne pas bouger (rires). Plus sincèrement, c'est de rester concentrée pour ne pas faire de faux pas et d'attendre que les autres tombent.
Est-ce-qu'on garde la notion du temps pendant toute cette épreuve ?
Je n'avais absolument pas la notion du temps. Quand Claude nous dit que ça fait 55 minutes qu'on est là, je suis très impressionnée, je me dis qu'il a une horloge dans la tête (rires). C'est très long, ça passe très lentement, il fait très chaud. Même la vision est difficile, en fonction du point que l'on se fixe pour ne pas bouger. Ça peut nous faire défaut avec la chaleur.
Vous avez fait le choix de ne rien dire à votre entourage concernant votre parcours. Pourquoi ?
Déjà, parce que je n'avais pas le droit (rires). J'aurais pu le dire à mon mari ou à mes parents, mais c'était une volonté de ma part. C'était un plaisir pour moi que de pouvoir voir l'expression sur leur visage quand je gagnais ou que je perdais. C'était ma petite récompense à moi. Je me suis fait un malin plaisir à les voir souffrir (sourire) ! Je pense que si je n'avais pas au moins été sur les poteaux, je n'aurais pas gardé le secret jusqu'au bout. J'aurais peut-être préparé psychologiquement mon entourage pour ne pas leur faire de peine.
"Je peux comprendre que les personnes qui soutenaient Claude soient déçues"
Claude a été beaucoup évoqué avant et après cette finale. Est-ce-que cela a un peu gâché votre victoire ?
Rien ne peut gâcher ma victoire car quoi qu'il arrive, sur le papier, j'ai gagné ; dans mon coeur, j'ai gagné et auprès de mes proches, j'ai gagné. Je n'ai pas de souci avec ça. Lorsque Claude et les héros sont arrivés sur cette édition, ce n'était pas évident pour nous de faire notre petit bonhomme de chemin. On va dire que Claude avait déjà son public avant même d'avoir commencé alors que pour nous, notre public était en train de se créer. Je peux comprendre que les personnes qui soutenaient Claude soient déçues. Après, ce que j'ai du mal à accepter c'est que parfois certains propos soient déplacés en disant que je ne mérite pas ma victoire. Mais au final, j'ai été la dernière sur les poteaux.
Vendredi soir, si Denis Brogniart avait annoncé la victoire d'Inès, auriez-vous été surprise ?
Oui. Même si je ne connaissais pas l'issue des votes, j'avais quand même une petite idée. Quand j'ai choisi Inès au lieu de Claude, c'est parce que je pensais avoir plus de chance face à elle que face à Claude. Donc, cela aurait été une surprise.
"J'ai choisi Inès par affinité et par stratégie"
Ne regrettez-vous pas avec le recul de ne pas avoir dit clairement à Claude que vous ne l'avez pas choisi par stratégie ? Vous avez préféré dire qu'il était "hors catégorie"...
Quand je le dis à Claude, ça me fait de la peine pour lui et j'essaie de justifier mon choix sans dire que c'est de la stratégie. C'est ça qui pose problème à ce moment-là parce que Claude et les gens avaient besoin de l'entendre. Mais pour moi, il n'y avait pas que cela. Peut-être que oui, mon manque de lucidité à ce moment-là, l'euphorie d'avoir remporté les poteaux, le stress de devoir choisir... ont fait que je n'ai pas cité le mot "stratégie". Mais quand je choisis Inès, c'est parce que je sais qu'avec Claude, j'aurais beaucoup moins de chance face au jury final. C'est aussi mon côté aventurière débutante qui fait ça. Peut-être que si on me renvoyait dans "Koh-Lanta", je serais plus explicite. En tant que téléspectatrice, on se rend compte aussi de l'impact des mots dans "Koh-Lanta". Même si je le pensais, le fait de ne pas l'avoir dit explicitement a posé un souci aux fans de Claude. Mais la finalité reste la même. Bien sûr que j'ai choisi Inès par affinité et par stratégie.
Claude a voté pour vous lors du jury final. Cela vous a-t-il surpris ?
Non, mais ça m'a conforté dans le fait qu'il comprenait mon choix, qu'il l'acceptait et me trouvait la plus méritante.
Quel moment fort retenez-vous de ces 32 jours passés aux Fidji ?
Il y en a tellement ! Le plus fort reste cette victoire des poteaux. C'est le livre qui se referme avec une belle fin et le rêve qui devient réalité.
"Si tu n'as pas vécu l'orientation, tu ne sais pas ce qu'est 'Koh-Lanta' !"
Qu'est-ce-qui est le plus dur entre l'orientation et les poteaux au final ?
C'est l'orientation ! Tous les aspects de la survie se mélangent. Psychologiquement, on ne sait plus où on se trouve, ce qu'on doit faire... Il y a le stress avec les autres qui sont derrière et le fait qu'il n'y a que trois poignards à trouver pour cinq personnes. Il y a les coups de bol à supporter (rires) ! C'est très long et très éprouvant. Je trouve le dernier poignard au bout de 5h03, c'est énorme. Alors que sur les poteaux, certes le mental prend le dessus sur la douleur physique, mais on reste concentrés seulement sur ça. Sur l'orientation, on reste concentrés sur plein de choses. Comme je l'ai dit sur l'île : si tu n'as pas vécu l'orientation, tu ne sais pas ce qu'est "Koh-Lanta" !
Si on vous proposait de refaire un "Koh-Lanta", vous accepteriez ?
Bien sûr. Même si je dis que pour faire "Koh-Lanta", il faut avoir un pète au casque (sourire). C'est tellement une belle aventure ! Je n'ai pas vécu de manière négative la médiatisation. J'ai plutôt une bonne image. Malgré le fait que je n'ai pas choisi Claude, les gens retiennent que je reste une belle personne, intègre et que je mérite ma victoire. Il y a trop de choses dans "Koh-Lanta" que je n'ai pas encore vécues.
"La stratégie me posait problème"
Lesquelles par exemple ?
Des épreuves ! Pour être franche, la dégustation après le parcours du combattant aurait été une vraie épreuve pour moi. Aujourd'hui encore, je ne me sens pas du tout capable de faire cette épreuve-là et je me dis que la seule solution pour savoir si je peux la faire ou non, c'est de m'y retrouver confrontée. Il y a tellement d'épreuves que je n'ai pas faites : celle de la boue par exemple, même s'il y en avait sur le parcours en cinq étapes. En partant sur "Koh-Lanta", la stratégie me posait problème également. Le fait de devoir trahir des personnes avec qui on fait des alliances, etc. Aujourd'hui, je peux dire que sur cette aventure, je n'ai pas eu besoin de trahir qui que ce soit puisque la majorité des jaunes est arrivée à la réunification. Je ne dis pas que j'ai envie de le vivre, mais en tout cas, je n'y ai pas été confrontée. J'aimerais bien revivre cette aventure pour voir de quoi je suis capable niveau stratégie. Je n'ai plus rien à prouver, mais j'ai encore plein de choses à découvrir.
Qu'allez-vous faire avec vos 100.000 euros ?
Rien n'est encore bien défini avec mon mari. Le bébé arrive bientôt, ça va nous permettre de lui préparer son petit cocon sans trop de mal, avec amour. On va aussi profiter tous les deux, sans être dans l'excès et mettre de l'argent de côté.