Un néologisme plutôt qu'un anglicisme. Face à l'omniprésence du terme "fake news" dans l'actualité, terme qui fait partie du vocabulaire quotidien du président des Etats-Unis Donald Trump et qui est abondamment utilisé en France, la Commission d'enrichissement de la langue française s'est prononcée pour un mot alternatif.
Ce réseau de 19 groupes d'experts - répartis dans 13 ministères - placé sous l'autorité du Premier ministre préconise désormais d'employer le terme "information fallacieuse" ou le néologisme "infox" pour "désigner une information mensongère ou délibérément biaisée, répandue par exemple pour favoriser un parti politique au détriment d'un autre, pour entacher la réputation d'une personnalité ou d'une entreprise, ou encore pour contredire une vérité scientifique établie". "Infox" est la contraction des mots "information" et "intoxication".
Dans le cadre juridique, "nouvelle fausse", "fausse nouvelle", "information fausse" ou "fausse information " devront être privilégiés. Pour la Commission d'enrichissement de la langue française, le choix du meilleur mot dépend du contexte dans lequel il est utilisé. Validés par l'Académie française, "infox" et ses dérivés sont parus aujourd'hui au Journal officiel. Leur usage devient donc obligatoire dans les administrations et les établissements de l'État. Ils serviront de référence, en particulier pour les traducteurs et les rédacteurs techniques.
La chasse aux fausses informations est un sujet de préoccupation pour les médias et pour le grand public. Ces dernières années, plusieurs sites ont lancé leur plate-forme de vérification tels que "Décodex" ("Le Monde"), "Check News" ("Libération") ou le dernier né de franceinfo, "Vrai ou fake". A la télévision, le journaliste Thomas Sotto prépare pour France 4 un magazine intitulé "Escape News" présenté comme "anti fake news", pour "décrypter l'information et apprendre à en maîtriser les codes".