Pschhhht... L'offre de Netflix avec publicité lancée le 3 novembre aux Etats-Unis a fait grand bruit. Pour pas grand-chose. Les données récoltées par le cabinet Antenna et révélées par le "Wall Street Journal" montrent que le service n'a pas convaincu grand monde. La nouvelle offre n'a représenté que 9% des nouvelles inscriptions. En plus, un peu moins de ma moitié des personnes ayant souscrit à ce palier (43%) sont des anciens abonnés souhaitant réduire leurs dépenses. Les amateurs de publicité ne représenteraient que 0,2% des abonnés de Netflix aux Etats-Unis.
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Officiellement, l'entreprise n'a jamais expliqué combien d'abonnés elle souhaite agréger avec son offre low-cost également disponible en France. "Nous sommes satisfaits du lancement de cette offre ainsi que l'enthousiasme des annonceurs à s'y associer", s'est contenté d'expliquer un porte-parole de Netflix. Or, tout l'intérêt d'une offre à tarif réduit est d'amasser un nombre conséquent d'abonnés, notamment d'aller chercher ceux qui ne peuvent ou veulent pas débourser plus. Une manière pour le service de grappiller quelques millions d'abonnés supplémentaires dans un marché sursaturé.
Cette difficulté à attirer du public sur son nouveau palier, Netflix le paye face aux annonceurs. D'après le média américain Digiday, la plateforme n'a pas atteint les objectifs garantis aux marques. L'entreprise a donc été contrainte de rembourser une partie des sommes engagées, tandis que d'autres ont demandé à déplacer leurs campagnes à une date ultérieure, en espérant que davantage de public serait présent. Une nouvelle assez mal reçue par les investisseurs, la valeur boursière du titre s'est contractée de 11% sur les cinq derniers jours.
Rien n'est perdu pour le leader du marché, fort de ses 223 millions d'abonnés payants. Il lui reste du temps pour aligner l'offre avec les attentes des consommateurs. Un changement de modèle aussi fondamental que celui entamé ne s'obtient pas en l'espace d'un mois. "La publicité pour nous, c'est ramper, marcher, courir. Nous sommes définitivement en train de ramper", ironisait au début du mois Ted Sarandos, le co-dirigeant de Netflix.