Avec son sens habituel de la formule qui claque,Nicolas de Tavernost défend les intérêts de son groupe aujourd'hui dans une interview dans le journal Le Monde. Le président du directoire du groupe M6 (M6, W9, 6ter, Paris Première, Téva, etc.) s'inquiète de l'avenir de son média. "Les groupes français peuvent-ils se développer correctement sur leurs trois missions – offrir de bons programmes, avoir une activité soutenue et exporter leur savoir-faire ? Nous sommes en risque sur les trois. Il y a un appauvrissement de l'industrie", explique le patron de la Six.
Nicolas de Tavernost se montre passablement agacé par le nombre de chaînes gratuites disponibles en France. "On a autorisé trop de chaînes, il faudra des regroupements. Et on a négligé les programmes de flux (les émissions) au profit des programmes de stock (le cinéma, les documentaires et la fiction). La réglementation des programmes de flux est excessive. Avant on exportait 'Fort Boyard', aujourd'hui on importe 'Top Chef'", déplore-t-il en suggérant la fin de l'interdiction de la diffusion des films de cinéma les vendredis et les mercredis.
Tavernost monte également à la charge contre la règlementation du marché publicitaire. "Les recettes n'ont pas grimpé avec l'augmentation de l'offre de chaînes, contrairement à ce qu'on nous disait. Elles ont baissé", lance-t-il avant de préconier un assouplissement des règles de placement de produits et l'ouverture de secteurs interdits de publicité, notament pour les films de cinéma qui sont en réflexion en ce moment. Le patron demande aussi une nouvelle fois la création d'une chaîne de télé-achat : "Cela créerait 500 emplois, plus que Petroplus".
Mais les charges les plus dures, Nicolas de Tavernost les réserve à France Télévisions. "Quand on regarde France 4, le service public fait des choses que le secteur commercial pourrait assurer. Il faudrait une redéfinition plus stricte du secteur public. Ce sont des questions de taille et d'organisation. D'ailleurs, l'entreprise France Télévisions me paraît une absurdité. Une grande entreprise suscite moins de patriotisme qu'une structure plus petite comme une chaîne", lance-t-il. Une sortie qui devrait faire plaisir à Remy Pflimlin qui multiplie les arrêts d'émissions jugées trop chères pour limiter les dépenses de son groupe.