La guerre fait rage pour la première place des chaînes d'information en continu. BFMTV s'est une nouvelle fois fait doubler par CNews en septembre 2024, pour la troisième fois de l'année après mai et juin. Entre le lundi 2 et le dimanche 29 septembre 2024, la chaîne du groupe Canal+ a fédéré, en moyenne, 3,2% de l'ensemble du public âgé de quatre ans et plus (4+). Sa part d'audience est en hausse de 0,7 point sur un an, soit la plus forte progression toutes chaînes confondues sur cet intervalle. BFMTV a de son côté atteint en septembre une part d'audience de 2,9%, soit 0,2 point de moins que la rentrée 2023. Il s'agit du plus gros écart historique favorable à CNews entre les deux antennes.
Comment la chaîne d'information du groupe de Rodolphe Saadé compte-t-elle repasser devant et récupérer sa place de numéro 1 ? Nicolas de Tavernost, invité de Léa Salamé ce jeudi 24 octobre 2024 sur France Inter, a détaillé la stratégie à mettre en place. Le PDG de RMC/BFM a d'abord rappelé que "depuis quelques semaines, l'écart se réduit" avec CNews. "Ça montre que le travail commence à porter ses fruits", a-t-il ajouté, mettant également en avant l'écart qui "n'a jamais été aussi important entre BFM et ses deux principales concurrentes LCI et Franceinfo".
Pour reléguer CNews à la deuxième place, Nicolas de Tavernost a dévoilé "sa méthode". "Il faut d'abord avoir des gens compétents, et on en est en train de former une équipe de grande compétence à la tête de BFM. Ce n'est pas très facile avec cette clause (de cession, après l'arrivée du nouveau propriétaire, ndlr) car à tout moment et jusqu'au mois de mai 2025 des gens peuvent partir", a-t-il souligné. Concernant la ligne éditoriale, l'ancien patron de M6 l'a affirmé : "Il ne faut pas aller chercher CNews sur son terrain, il ne faut pas faire une chaîne de débat en allant chercher les personnes les plus âgées".
Pour le vice-président de CMA Media, pôle audiovisuel du groupe du milliardaire Rodolphe Saadé, il faut en priorité "reconquérir des actifs qui sont partis. Ça veut dire sans doute un peu moins de politique, un peu plus d'économie, de société, de santé, de consommation... Ça va être un art d'équilibre. Il n'y a pas de recette miracle mais on va se battre", a-t-il assuré. Quid de l'international, qui serait moins porteur en termes d'audience ? "Ce n'est pas vrai, c'est ce qu'on m'avait dit à M6 quand on avait lancé 'Enquête exclusive'. Au contraire, je pense qu'il y a une curiosité très forte pour l'international aujourd'hui, ça dépend comme on le traite. Si on va découvrir des villes, des pays... On met énormément d'équipes sur le terrain pour les élections américaines (le scrutin aura lieu le 5 novembre, ndlr). Le but n'est pas somplement de donner les résultats de tel ou tel État, mais d'aller voir comment vivent les Américains, leurs différences avec nous... Et là, il y a beaucoup de choses à faire", a conclu le dirigeant.