Nostalgie intègre le top 5 des radios les plus écoutées de France et rejoint la cour des grands. Juste derrière NRJ, la locomotive du groupe de Jean-Paul Beaudecroux, la musicale, à la programmation spéciale années 1980, dépasse Skyrock et RMC au cours de la période avril-juin 2023, selon les données publiées ce mercredi 12 juillet 2023 par Médiamétrie. Xavier Laissus Pasqualini, directeur antenne de Nostalgie, a partagé son euphorie avec puremedias.com.
Propos recueillis par Ludovic Galtier
puremedias.com : Avec près de 3,5 millions d'auditeurs en moyenne entre avril et juin 2023, 420.000 de plus que l'an dernier à la même époque, l'ascension de Nostalgie est une surprise dans un marché de la radio en difficulté. Et pour vous ?
Au vu de notre progression et du ranking (la position dans la hiérarchie, ndlr), c'est évidemment un résultat exceptionnel. Mais depuis 2021 avec les équipes, on se disait qu'il se passait quelque chose autour de Nostalgie et des années 1980. De sondage en sondage, on voyait les chiffres qui progressaient, une radio de plus en plus transgénérationnelle. On avait beaucoup de témoignages sur les réseaux sociaux d'auditeurs ou même d'artistes que l'on pouvait inviter qui écoutaient Nostalgie. Il se passait quelque chose.
"Il n'y a pas une fête qui se déroule sans un titre des années 1980"
Faut-il y voir là aussi un vieillissement des auditeurs ?
Je pense que plusieurs facteurs expliquent ce succès. Vous avez de plus en plus de musiques des années 1980 qui sont utilisées dans des séries, des films, des spots publicitaires ou autres. Il n'y a par ailleurs pas une fête qui se déroule sans que soit diffusé un titre des années 1980. Les années 1980, c'est vraiment un phénomène de fond, en parallèle de notre travail à la radio depuis quelques années.
En quoi consiste-t-il ce travail ?
Au quotidien, il y a trois programmateurs à Nostalgie. Ils vont vraiment décortiquer chaque moment de la matinale ou de la journée, apporter des surprises aux auditeurs, savoir à tout moment ce que l'auditeur veut écouter, mettre un titre en avant parce qu'il est un phénomène de société. Je pense à Kate Bush il y a quelques mois où tout à coup, c'était devenue une icone mondiale qui portait un titre que tout le monde écoutait. Il y a cette programmation puis le côté authentique de nos animateurs.
"'Les matins Nostalgie' est la matinale qui progresse le plus toutes stations confondues"
Justement, "Les matins Nostalgie", portés depuis une décennie par Philippe Llado et Sandy Oullion entre 6h et 9h, est en très grande forme. La matinale a réuni, en moyenne entre avril et juin 2023, 383.000 auditeurs (+ 61.000 sur un an). Ce succès leur est dédié ?
Leur matinale est en effet celle qui progresse le plus toutes stations confondues. C'est génial ! La chance que l'on a, c'est d'avoir des animateurs qui vont vraiment parler aux gens, prendre en considération les auditeurs et réagir avec leur feeling. Philippe et Sandy résument parfaitement ce que je viens de vous dire. Ils sont à l'antenne vraiment comme ils sont dans la vie. Les gens ont besoin de sincérité, d'authenticité, de bonne humeur. On s'adresse autant aux parents qu'aux enfants. Personne n'est exclu.
"Les matins Nostalgie" signe la deuxième meilleure audience des stations musicales derrière NRJ, radio mère du groupe de Jean-Paul Beaudecroux. Aspirez-vous à la dépasser ?
La question ne se pose pas. NRJ et Nostalgie sont deux radios et deux marques qui sont très identifiées. Chacune a son territoire, sa ligne éditoriale spécifique, des publics et des univers très différents. Franchement, je ne me pose pas la question.
"On a battu des records d'appel au standard"
Envisagez-vous de prolonger le plaisir en accordant une heure supplémentaire à Philippe et Sandy à la rentrée ? On sait que certaines musicales comme NRJ et Fun Radio terminent leur matinale à 10 heures...
Nous ne nous inscrivons pas dans cette lignée. Je préfère l'efficacité en trois heures plutôt que de prolonger à tout prix.
Allez-vous apporter des nouveautés à la matinale à la rentrée ?
Un nouveau jeu a été mis en place vers la fin de la saison : il s'agit d'un grand défi autour de questions de culture générale. On va le prolonger à la rentrée parce que l'on a battu des records d'appel au standard. Les gens sont dithyrambiques. Moi-même, j'apprends des choses. Et puis, oui, il y aura quelques surprises dont je ne peux pas vous parler pour l'instant. En tout cas, Philippe et Sandy seront là. Je les ai eus ce matin au téléphone, ils sont supra motivés.
"Une dizaine d'animateurs travaillent pour la radio nationale"
Pour le reste de la grille, avez-vous ciblé de nouveaux profils pour la saison à venir ?
On a là aussi peut-être une surprise mais je ne peux pas vous en dire plus. Vous aurez beau réfléchir, vous ne trouverez pas (rires) Mais si l'on analyse la vie de Nostalgie, il y a des surprises constamment : cela peut s'apparenter à des événements spéciaux, des artistes qui animent une tranche, qui choisissent des titres... Concrètement, on essaie de créer l'événement tout au long de la saison. Il est important que l'auditeur n'ait jamais l'impression de revivre la même journée. On n'est pas un robinet à musique, loin de là ! Les gens ne s'y trompent pas et viennent écouter Nostalgie pour ça aussi.
Combien d'animateurs travaillent sur Nostalgie ?
Une dizaine d'animateurs travaillent pour la radio nationale. Notre fierté est aussi dans le fait d'avoir des animateurs et des journalistes dans une trentaine de stations en France. Nostalgie a ses studios à Paris mais très franchement, elle n'est pas une radio parisienne. Les retours que nous font ces animateurs et ces journalistes après leurs rencontres avec les auditeurs nous nourrissent à Paris pour construire notre grille et nos programmes au quotidien.
Vous ne rognerez donc pas sur ces trente bureaux en régions comme ont pu le faire Virgin Radio (ancien nom d'Europe 2) et RFM par le passé ?
Pas du tout ! À titre personnel, j'ai commencé dans une radio locale, je ne suis pas Parisien. Pour moi, c'est quelque chose qui est essentiel. La volonté du groupe est surtout de ne rien changer et de continuer à assurer cette présence en locale.