Qui se souviendra de "Alphonse" ? Sortie en catimini le 12 octobre sur Amazon Prime Video, cette série, traitant notamment le sujet de la sexualité des femmes au-delà de la cinquantaine, est complètement passée sous les radars. En cause : une promotion quasi-nulle accompagnant sa mise en ligne en raison des accusations portées contre son réalisateur, Nicolas Bedos. Cette production française réunissait pourtant un casting XXL composé de Jean Dujardin, Pierre Arditi, Charlotte Gainsbourg encore Nicole Garcia. Dans "Quelle époque !" ce samedi 20 janvier 2024, Pauline Desmonts, la compagne du cinéaste, a dénoncé le traitement de la série par le géant de la vente en ligne.
"C'est la première fois qu'une oeuvre française se fait 'cancelliser' (en référence à la théorie de la 'cancel culture', ndlr). Pour moi c'est une 'cancellisation' qui ne dit pas son nom parce que quand on sort une série mais qu'on la prive de toute forme d'exposition, de toute forme de promotion... Parce que ce qu'il faut rappeler c'est qu'aucun acteur, aucune actrice, Nicolas aussi bien sûr, ils ont tous été interdit d'en parler, sous peine de ne pas la sortir", a dévoilé cette spécialiste de la communication qui réalisait notamment un reportage sur les coulisses de la création de "Alphonse". Elle a ensuite remis un coup à l'encontre de la plateforme de vidéo à la demande : "Amazon a d'une certaine manière muselé toute l'équipe, Nicolas y compris, à la suite de ces accusations sous peine de ne pas la sortir".
Reprenant son invité, Léa Salamé a rétorqué que "la vraie 'cancellisation' aurait été de ne pas la sortir". Egalement invité du talk show de seconde partie de soirée de France 2, le réalisateur Yvan Attal a envisagé ce qu'aurait été la promotion de la série avec un réalisateur accusé par quatre femmes de viol et agressions sexuelles. "Est-ce qu'on aurait posé aux acteurs, au réalisateur d'autres questions que celles des éventuelles condamnations, etc. ? J'ai l'impression qu'il valait mieux, ou reporter la série, mais si un acteur de cette série ou le réalisateur allait défendre la série, il n'y a pas un journaliste qui aurait résisté à lui poser des questions là-dessus".
Si elle a acquiescé, Pauline Desmont a surtout précisé que "personne n'a eu le choix", estimant ensuite que la sortie aurait aussi pu être reportée. "C'est quand même la première fois qu'il y a quelqu'un (...) aux Etats-Unis qui décide du sort d'une oeuvre française en disant qu'ils respectent la présomption d'innocence puisqu'ils la sortent, mais voilà, en la sacrifiant totalement". Si elle n'exclut pas que Nicolas Bedos et ses acteurs auraient sans doute été soumis à de nombreuses critiques concernant les accusations dont il faisait l'objet, elle estime qu'ils auraient pu adapter la promotion, quitte à ce que le réalisateur se mette en retrait. "Lui se serait sans doute lui-même sorti de la promotion mais que les acteurs puissent en parler et puissent la défendre", a-t-elle conclu. puremedias.com vous propose de revisionner la séquence.