Publié ce matin, le palmarès des Radio Notes 2017 réserve quelques surprises. Parmi elles, la victoire de Philippe Vandel et son "Village médias" dans la catégorie émission culturelle/média de l'année. La première édition de cette grande enquête sur la radio, organisée avec nos confrères de "20 Minutes", a généré un peu plus de 100.000 votes, qui ont sacré la toute nouvelle émission devant des programmes plus installés comme "Laissez-vous tenter" sur RTL, "L'Instant M" et "Boomerang" sur France Inter. Philippe Vandel a fait part de sa joie à puremedias.com.
Propos recueillis par Charles Decant.
puremedias.com : Cette victoire pour une émission lancée il y a trois mois et demi seulement, c'est une surprise ?
Philippe Vandel : C'est une immense surprise et une immense joie ! Je suis obligé de dire des banalités, mais je suis très content !
Comment avez-vous construit cette émission, repartant de zéro après l'arrêt du "Grand Direct des médias" ?
L'idée, c'était de faire l'émission média que j'aurais eu envie d'entendre. On traite aussi bien des émissions populaires que des émissions pointues. On donne les chiffres d'audience parce que ça intéresse la communauté - ce que j'appelle le village médias. On ne traite pas seulement des médias audiovisuels, mais aussi de la presse écrite et d'internet. Parfois, on propose aussi des sujets transversaux. On passe de niveaux de réflexion différents selon les jours.
Quel a été le moment le plus marquant de ce début de saison dans "Village médias" ?
Il y a plein de moments... Je ne voudrais pas résumer ça à un buzz, par exemple. Mais Michel Drucker qui raconte ses états d'âme à France Télévisions, ça m'a marqué. Il y avait à la fois de la réflexion, du fond et de la forme. Je me souviens aussi que j'étais personnellement estomaqué quand Sorj Chalandon a presque soupçonné "Complément d'enquête" d'antisémitisme dans leur enquête sur Jean-Jacques Goldman.
"On fait la distinction entre le vrai buzz et le faux buzz"
Cette rentrée télé est riche en polémiques en tous genres. Comment on construit une émission qui se doit d'évoquer certains "buzz" sans en faire trop ?
On dit simplement aux invités qu'on n'est pas venu pour parler de ça. Quand Jeremstar est venu et qu'il a quasiment accusé certains patrons de chaîne de proxénétisme avec des candidates de télé-réalité, je lui ai dit "Vous n'avez pas de preuve, alors on change de sujet et on arrête la polémique". Faire du buzz, c'est très facile. On remet du charbon dans la machine et ça repart.
Il faut trouver l'équilibre entre la nécessité d'en parler et la volonté de ne pas justement "remettre du charbon"...
Il y a des choses qu'on ne peut pas éluder, mais ça ne peut pas être l'alpha et l'omega de l'émission. Et puis il y a du vrai buzz et du faux buzz. Le buzz, c'est quelque chose dont tout le monde parle. Le mot vient du bruit des abeilles, ça veut dire que ça fait vibrer les gens sans qu'on s'en occupe. Il y a des choses qui touchent vraiment les gens, qui sont horrifiés, et il y a des choses qui sont fabriquées par les médias pour faire parler d'eux. Nous, on fait la distinction entre les deux. On n'a pas été accusé une seule fois de complaisance envers de faux buzz.
"Quand je suis arrivé, on m'a prévenu que ça allait être dur jusqu'en avril, voire pendant un an."
La première vague d'audiences depuis la rentrée n'est pas bonne pour Europe 1. Quelle est l'ambiance à la station ?
Dans notre bureau, il y a Matthieu Noël et Thomas Thouroude, et l'ambiance est très bonne ! Mais quand je suis arrivé, les patrons, Frédéric Schlesinger et Emmanuel Perreau, m'avaient vraiment prévenu que ça allait être dur jusqu'en avril, voire pendant un an. Quand je suis arrivé à France Info, il y avait toute une refonte de la grille en cours, et les premiers sondages étaient mauvais, pendant très longtemps. A l'époque, des gens disaient "C'était pas la peine de tout casser si c'est pour faire encore moins d'audience". Mais ça a mis un an pour remonter. Donc je ne suis pas inquiet.
Il y a déjà eu des ajustements dans "Village médias" depuis la rentrée ?
On a changé plein de choses, mais ça ne s'est pas vu ! On a deux coupures pub au lieu d'une seule, on a séparé le temps de la pub. Le sommaire n'est plus écrit pareil, après les audiences, on interroge l'invité sur ses audiences à lui. Ce sont plein de petits ajustements à la marge. Mais il ne faut jamais que ça se voie ! Quand on casse d'un coup, on perd les gens. Je le dis souvent, mais l'audience descend par l'ascenseur mais remonte par l'escalier.
L'invité de rêve pour la rentrée 2018, c'est qui ?
Il ne viendra jamais, mais Emmanuel Macron. Je rêverais de parler médias avec lui. Avec tout ce qu'il est en train de faire, avec ses déclarations supposées ou réelles... Je crois que c'est vraiment un amoureux du service public. Il ne veut pas le casser, j'ai l'impression qu'il veut le renforcer.