Hadopi en phase finale. Demain matin, à l'Elysée, Pierre Lescure, l'ancien patron de Canal+, remet son rapport sur "l'acte deux de l'exception culturelle" à François Hollande et à Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture et de la Communication.
Conformément à la promesse de campagne de François Hollande, le gouvernement prépare une réforme de l'audiovisuel. Celle-ci se déroulera en deux temps. D'abord une réforme du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), avec une réduction de 9 à 7 du nombre de ses membres qui vont de nouveau pouvoir nommer les patrons de l'audiovisuel public. Dans un deuxième temps, l'Etat se penchera sur une "régulation des contenus audiovisuels diffusés sur internet". Pour définir les contours du texte, le ministère de la Culture attendait les conclusions de la mission confiée à Pierre Lescure.
Le Journal du dimanche a pu consulter les 2,3 kg de ce rapport et en révèle ce matin les grandes lignes. Celui-ci comporte 75 propositions pour améliorer la viabilité sur internet du cinéma, de la musique, de la télévision ou de l'édition. Mesure phare de ce rapport : la disparition de la très contestée Hadopi, la haute autorité créée par Nicolas Sarkozy, qui est chargée de lutter contre le téléchargement illégal en sanctionnant principalement les internautes.
Mais attention, Pierre Lescure ne préconise pas pour autant d'autoriser le téléchargement illégal : il compte confier la gestion de la riposte graduée au CSA. "Hadopi disparaîtra, mais il y aura toujours un système de régulation, assuré par le CSA", a confirmé au JDD un conseiller à l'Élysée. Pour rendre le téléchargement légal plus attractif, Pierre Lescure prévoit de refondre la chronologie médias, afin d'accélérer la date de sortie des films sur les plateformes de téléchargement légal et d'encourager le financement de certains films par des acteurs d'internet.