La mobilisation ne faiblit pas. Les salariés de "L'Obs" ont une nouvelle fois manifesté devant la place de Bourse, contre les conditions du plan de départs de 38 personnes, enclenché par la direction en juin. Déjà, vendredi dernier, les membres de la rédaction s'étaient rassemblés au pied de leur société, avec la présence de Jean Daniel, le fondateur de l'hebdomadaire.
Ce midi, de nombreux journalistes ont brandi une fausse Une, créée la semaine dernière, avec en titre "Non aux licenciements". Certains se sont amusés à imprimer de faux masques de Xavier Niel, l'un des actionnaires de l'hebdomadaire, alors que d'autres tenaient des pancartes de contestation : "Non à L'Obs low cost", "38 No Future", "Presse en danger", "Pas d'oursins dans les poches" ou "Merci pour l'été de merde".
Depuis une semaine, et malgré les nombreuses réunions avec la direction, les négociations sur les conditions de départs volontaires n'avancent pas. "Jeunes comme vieux, la rédaction ne voit pas en quoi il y a des avancées", s'inquiète un journaliste. "La dernière proposition d'indemnités de licenciement de la direction est de 1,1 mois de salaire par année d'ancienneté, alors que le minimum légal est d'un mois !", s'agace un salarié de "L'Obs", qui "exige" deux mois, "comme à L'Express".
"Les départs contraints sont toujours planifiés en mars prochain s'il n'y a pas assez de départs volontaires", s'inquiète un journaliste. "Plus largement, à moyen terme, on craint que cette rédaction ne soit passablement affaiblie et ne soit plus capable d'assurer son job avec la même exigence", redoute un autre. Malgré la menace d'une grève la semaine dernière, "L'Obs" est bel et bien sorti en kiosques aujourd'hui, avec en Une François Fillon. Jusqu'à quand ? "J'espère comme beaucoup de gens un blocage d'un voire plusieurs numéros", lance un salarié. Une énième réunion a lieu cet après-midi entre les deux parties.
Avec une baisse des ventes en kiosques de 13%, soit 401.000 exemplaires vendus en moyenne, le groupe veut réduire ses pertes : 2,5 millions d'euros en 2015. "Force est de constater que la situation économique de notre journal, comme malheureusement celle de nombreux autres news magazines en France et à l'international, n'est plus viable sans une large remise à plat de toute notre organisation", expliquait une note adressée aux salariés en septembre dernier.