Les auditions devant l'Arcom pour l'attribution des fréquences de la TNT se poursuivent. Après C8 la semaine dernière, c'était au tour de CNews de passer son grand oral ce lundi 15 juillet. À l'instar de C8, la chaîne info du groupe Canal+ est également venue avec des propositions.
La semaine dernière, la chaîne dirigée par Franck Appietto avait annoncé au régulateur la fin du direct pour "Touche pas à mon poste", avec 15 à 45 minutes de différé, dès la rentrée prochaine, dans le but de rendre l'émission "irréprochable" et afin d' "d'éviter les mésaventures (les multiples sanctions de l'Arcom, ndlr) que nous avons connues", avait précisé le directeur général des antennes et des programmes du groupe Canal+, Gérald-Brice Viret.
CNews, tout comme C8, a, cette année notamment, été dans le viseur de l'Arcom. Pas plus tard que le 10 juillet dernier, l'autorité de régulation avait infligé à CNews deux amendes, pour un montant total de 80.000 euros, sanctionnant deux séquences problématiques. Des "manquements" lors d'un débat autour du projet de loi immigration et des propos climatosceptiques. C'est notamment pourquoi, lors de son audition du jour, la chaîne a pris, devant le régulateur, une série d'engagements pour favoriser le pluralisme sur son antenne.
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Serge Nedjar, directeur général de CNews, s'est présenté devant l'Arcom, avec d'autres responsables du canal 16 de la TNT. Le patron a reconnu "quelques dérapages, inconvénients" avant d'affirmer : "Nous cherchons à y remédier avec une organisation qui permet de bétonner nos informations".
Alors qu'Hervé Godechot, l'un des conseillers de l'Arcom a martelé : "Les Français ont particulièrement besoin d'être informés de manière honnête et rigoureuse" face aux dirigeants de la chaîne qui appartient à Vincent Bolloré, Serge Nedjar a répondu : "On a prévu de renforcer la rédaction", notamment sur les sujets politiques, police-justice et économiques, a-t-il précisé, alors que la chaîne compte déjà 200 journalistes. Il a également ajouté qu'il était aussi question de "muscler le service juridique".
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Gérald-Brice Viret, également présent à cette audition, a appuyé les déclarations du patron de CNews : "Nous allons mettre en place une direction du pluralisme", affirmant que la chaîne aller pour cela embaucher "4-5 personnes". Une unité qui devra veiller "à la pluralité des thématiques, des intervenants et des opinions", a précisé le directeur général des antennes et des programmes du groupe Canal+, réaffirmant que CNews "ne prétend pas, quoi qu'en disent certains, former l'opinion publique".
Interrogé sur l'indépendance de la rédaction, Serge Nedjar a maintenu que "l'actionnaire n'est jamais intervenu sur le contenu éditorial" et rappelé que sa chaîne n''était pas "un robinet à infos" mais avait pour mission d'apporter un "éclairage" avec experts et éditorialistes en plateau.
Ces annonces sur le renforcement de la rédaction et le pluralisme de la chaîne interviennent alors qu'en février dernier, le Conseil d'État avait exigé que l'Arcom renforce le contrôle du pluralisme sur CNews, et les autres chaînes de télé et de radio.
L'autorisation d'émettre de CNews, qui est devenue en mai et juin, première chaîne d'information de France devant BFMTV, prend fin en 2025. Elle espère voir renouveler son autorisation d'émettre. Réponse attendue pour la fin du mois de juillet.