Chaque année, "Le Trombinoscope" récompense "sept personnalités politiques dont l'action a été particulièrement remarquée". Une vieille institution composée de journalistes politiques français et étrangers. Le palmarès 2015 fait grincer quelques dents en raison de la présence de Steeve Briois, maire Front national d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), désigné "élu local de l'année" par le jury.
"Qu'on le veuille ou non, l'année politique 2014 en France aura été marquée par la propulsion visible du Front National non plus seulement dans le débat politique mais sur le plan électoral", écrit le journaliste Gilles Leclerc dans la revue du Trombinoscope pour justifier ce choix. Cet argument n'a pas convaincu les députés socialistes du Pas-de-Calais qui estiment que quelques mois de mandant "caractérisés essentiellement par un bâillonnement du tissu associatif local sont des arguments un peu courts pour prétendre au titre d'élu local de l'année". Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, a lui aussi refusé de participer à la remise du prix, hier mardi à Paris.
Le jury est présidé par Arlette Chabot d'Europe 1. Il est composé de Christophe Barbier (L'Express), Laurent Joffrin (Libération), Gilles Leclerc (Public Sénat), Bruno Dive (Sud Ouest) ou encore de Paul-Henri du Limbert (Figaro). Alors que la polémique enfle, Laurent Joffrin s'est désolidarisé du palmarès sur Twitter :
Arlette Chabot assume et défend ce choix, dans une déclaration au Monde : "Ignorer le FN en se bouchant le nez, ce ne serait pas convenable professionnellement. Nous avons souligné que le FN avait une stratégie gagnante en pariant sur des élus locaux, qui sont implantés".
Le reste du palmarès est bien plus consensuel. Manuel Valls a été élu "personnalité politique" de l'année, Ségolène Royal "ministre de l'année", Emmanuel Macron "révélation de l'année", Laurent Baumel "député de l'année", Gérard Larcher "sénateur de l'année" et Matteo Renzi "européen de l'année".