La ministre de la Culture prend position. Dans une déclaration au "Monde" ce mardi, Françoise Nyssen a réagi à la condamnation de Mathieu Gallet annoncée hier. L'actuel PDG de Radio France a écopé d'un an de prison avec sursis et de 20.000 euros d'amende pour délit de favoritisme lors de la période 2010-2014, durant laquelle il était président de l'INA. De son côté, le dirigeant a fait appel de sa condamnation. Les avocats du président de Radio France ont estimé que la procureure de Créteil s'était montrée "partiale" et avait commis des erreurs. Ils ont aussi porté plainte contre le parquet de Créteil pour violation du secret de l'enquête.
"Les dirigeants d'entreprises publiques ont un devoir d'exemplarité. Un dirigeant d'entreprise publique condamné pour favoritisme, ce n'est pas une situation acceptable", déclare Françoise Nyssen, ajoutant qu'il "appartient à l'intéressé d'en tirer les conséquences, ainsi qu'au Conseil supérieur de l'audiovisuel, légalement compétent". Par cette déclaration, la ministre de la Culture demande donc indirectement le départ de Mathieu Gallet de ses fonctions de président à la tête de la Maison ronde, son mandat prenant fin en mai 2019. Jusqu'ici, l'action de Mathieu Gallet a pourtant fait l'objet d'une certaine bienveillance de la part de la majorité d'Emmanuel Macron. Les prises de position de l'exécutif ont davantage ciblé Delphine Ernotte et France Télévisions que Radio France.
D'hier à aujourd'hui, Françoise Nyssen a ainsi durci le ton puisqu'elle a évité lundi de prendre position sur le fond, par la voix de son cabinet. "C'est d'abord à Mathieu Gallet qu'il revient d'apprécier les éventuelles conséquences de la décision. La loi donne actuellement au seul Conseil supérieur de l'audiovisuel le pouvoir de nommer et de défaire les mandats. Dans ce cadre, toute intervention de l'exécutif serait critiquable", a-t-on déclaré du côté du ministère de la Culture. Puis, dans un communiqué diffusé hier soir, la ministre de la Culture a rappelé son attachement "au respect des règles de la commande publique et à l'exemplarité des dirigeants des établissements et des entreprises publiques."