Comme le rapporte l'AFP aujourd'hui, la cour d'appel de Paris a relaxé jeudi M6, qui avait été condamnée en première instance par le tribunal correctionnel de Paris suite à la diffusion d'un reportage d'"Enquête exclusive" en décembre 2013. Plus précisément, la cour a relaxé Nicolas de Tavernost, directeur de la publication, Bernard de La Villardière, présentateur du magazine, ainsi qu'un de ses journalistes, Clément Dudouet. "Nos clients ont fait leur travail de journalistes, de manière sérieuse, ce que la cour a reconnu", ont réagi auprès de l'AFP les avocats des prévenus, Pierre Hoffman et Nicolas Brault.
La cour se prononçait sur l'extrait d'un reportage de l'émission "Enquête exclusive", intitulé "Dans les coulisses de Noël", consacré au fonctionnement de la Grande roue de Paris, propriété de Marcel Campion. "Le paiement par chèque est autorisé mais les nombreux touristes étrangers n'en ont pas. Heureusement, Marcel Campion a pensé à tout. Il a passé un accord avec une banque. Deux distributeurs de billets ont été installés juste au pied de la roue. Des espèces sonnantes et trébuchantes qui rendent incertaines les estimations de chiffre d'affaires. La Grande roue lui rapporterait chaque année près de quatre millions d'euros", assurait le commentaire.
La cour a estimé que l'extrait jugé diffamatoire par le tribunal correctionnel de Paris en première instance, et par le plaignant, était "exprimé en termes très généraux et prudents", selon son arrêt consulté par l'AFP. "Le propos se borne à un simple constat, sans affirmer ni même insinuer qu'il s'agirait d'une manoeuvre délibérée et frauduleuse dans le but d'empêcher l'évaluation du chiffre d'affaires", estime la cour d'appel.
En première instance, le 2 février 2017, les trois prévenus avaient été condamnés chacun à une peine de 500 euros d'amende avec sursis. Le tribunal les avait également condamnés à verser solidairement 2.500 euros de dommages et intérêts à Marcel Campion.
Après la diffusion du reportage de M6 sur les marchés de Noël, Marcel Campion avait accusé le journaliste Bernard de la Villardière de travailler "dans la merde", le rebaptisant "M. de la Merdière". "Pendant la Guerre, il aurait dénoncé des juifs", avait-il également affirmé. Pour ces propos, la cour d'appel de Paris l'a condamné en janvier 2017 pour "injure" à 300 euros d'amende et 2.000 euros de dommages et intérêts.