Une proposition qui ne plaira pas à Vincent Bolloré, Patrick Drahi, Xavier Niel et Bernard Arnault ! Ce matin, Benoît Hamon était invité aux rencontres organisées par l'Udecam (Union des entreprises de conseil et achat médias) salle Wagram à Paris, pour présenter ses mesures concernant les médias, le numérique et la publicité. L'une des propositions phare du socialiste est la mise en place, s'il est élu, d'une loi fixant des plafonds de détention du capital et imposant une plus grande transparence.
Le député des Yvelines veut empêcher qu'un groupe puisse détenir plus de 40% du capital d'une entreprise de médias, voire limiter à 20% la part au capital, dans l'éventualité où le groupe posséderait plus de deux médias. "Nous ne pouvons pas continuer si nous voulons améliorer la confiance qui est celle de nos concitoyens dans les médias et la qualité de l'information qu'ils délivrent avec des phénomènes de surconcentration", a-t-il expliqué. Ainsi, si Benoît Hamon était élu, le trio Bergé-Niel-Pigasse ou Patrick Drahi devraient revendre une large part du capital des journaux qu'ils possèdent ("Le Monde" pour le premier, "L'Express/Libération" pour l'autre).
"Je souhaite que nous luttions contre la concentration dont on a bien vu les conséquences", a ajouté Benoît Hamon, ciblant directement le groupe Canal+. "Je ne trouve pas que l'année fut particulièrement exemplaire de la part du groupe Bolloré à l'égard de Canal+ et d'iTELE". Pour défendre sa loi sur la transparence des médias, le prétendant a l'Elysée a pris l'exemple du quotidien "Direct Matin", actif de Vincent Bolloré, et ses articles fréquents sur Autolib, propriété du milliardaire breton.
Le gagnant de la primaire socialiste est aussi favorable à la suppression totale de la publicité sur France Télévisions, reconnaissant tout de même qu'elle est difficilement envisageable à court terme. Benoît Hamon précise aussi être pour un élargissement de "l'assiette de la redevance audiovisuelle". Enfin, il propose que Bpi France contribue au financement de nouveaux médias, pour lequel l'ancien ministre de l'Education nationale envisage un nouveau statut de société de média à but non lucratif.