Ce matin, invité de la matinale de franceinfo, le Premier ministre Edouard Philippe a rappelé à l'ordre François Bayrou, membre du gouvernement, après les pressions exercées sur Radio France la semaine dernière. Le ministre de la Justice avait appelé mercredi dernier Jacques Monin, directeur de l'investigation de la Maison Ronde, pour se plaindre d'une enquête sur des soupçons d'emplois fictifs au MoDem, qui avait été ensuite diffusée le lendemain. Le maire de Pau avait alors confirmé ce coup de téléphone auprès de Médiapart et de l'AFP.
"Le truc qui est assez simple. Quand on est ministre, on ne peut plus réagir comme lorsque l'on est un simple citoyen. Je comprends parfaitement que l'homme François Bayrou ait été agacé peut-être par la façon dont les questions ont été posées, avec beaucoup de pressions probablement sur des gens qui ne s'y attendaient pas", a indiqué Edouard Philippe, précisant que "l'ensemble des Français peut comprendre ça."
Le chef du gouvernement a tenu à souligner que "lorsqu'on est ministre, on n'est plus un homme animé par ses passions ou par sa mauvaise humeur ou par son indignation". "Je pense qu'il a parfaitement conscience de ça. C'est la raison pour laquelle j'ai indiqué à l'ensemble des ministres qu'il fallait systématiquement penser à cette question de l'exemplarité", a-t-il ajouté, déclarant : "Quand on est ministre, vos actes, vos propos, votre façon de réagir n'est jamais interprétée par les Français comme simplement humaine, mais comme toujours dans le cadre de ses fonctions". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Invité au même moment au micro de Jean-Pierre Elkabbach sur CNews, François Bayrou est revenu sur cet incident : "Aucune enquête n'est embarrassante pour nous (...) mais lorsqu'il y a des pratiques qui sortent de ce que je considère être le respect des individus, j'ai le droit de le dire parce qu'en devenant garde des Sceaux, je ne suis pas devenu le muet du sérail". En prenant ses fonctions de Garde des Sceaux, il a confié n'avoir pas perdu "ses émotions", "ses enthousiasmes" et "ses indignations."