Ce matin, M6 avait convié la presse à une projection du premier épisode de "Prison Break" saison 5, huit ans après la fin de la série originale. Un épisode diffusé hier soir sur Fox aux Etats-Unis et qui arrivera très bientôt sur la Six, désireuse de le proposer le plus rapidement possible à ses téléspectateurs, comme elle l'avait fait l'an dernier avec le retour de "X-Files", une autre série culte qui a marqué l'histoire de la chaîne. M6 a d'ores et déjà prévu de conserver le générique français signé Faf Larage, "Pas le temps", pour cette saison 5.
Mais les téléspectateurs qui ont vraiment suivi la série le savent, seule la saison 1 de "Prison Break" valait franchement la peine d'être suivie. C'est sur la nostalgie des fans les plus indulgents, qui ont tenu le coup jusqu'à la fin de la série - certains se sont même infligés le téléfilm final - que parient Fox et M6 avec ce retour, mais pas sûr qu'ils aient envie de replonger dans cet univers. C'est l'obstacle principal au succès de cette saison 5 : avant même que l'épisode démarre, on demande au téléspectateur d'oublier que ces personnages ont déjà survécu à une ribambelle de rebondissements plus improbables les uns que les autres.
Car cette saison 5 s'inscrit - pour le meilleur et pour le pire - dans l'ADN de la série et s'annonce riche en machinations tirées par les cheveux et révélations improbables. On le sait déjà, Michael Scofield, pourtant atteint d'un cancer au stade terminal et annoncé mort à la fin de la série, ne l'est pas. Comment a-t-il ressuscité ? A-t-il fait croire à sa mort, laissant sa femme Sara - qui était elle-même faussement morte dans la série, mais qui a ressuscité - et son fils derrière lui, sans oublier son frère Lincoln, retombé dans ses travers ? Tant de questions posées avec une subtilité proche de zéro.
Les dialogues sont parfois maladroits, notamment quand il s'agit de raconter ce qui s'est passé pour chaque personnage depuis sept ans, mais ce "Prison Break" nouvelle version a au moins le mérite de s'ancrer dans l'actualité et la réalité en déplaçant l'action au Yemen, où Michael est détenu. On parle Daech, terrorisme et jihad, rappelant par moments "Homeland", sans toutefois la nuance de la série de Showtime portée par Claire Danes.
Reste aussi un rythme toujours aussi soutenu, un suspense savamment entretenu et, malgré tout ce que la série nous a imposé au fil des années, les scénaristes et les acteurs nous tiennent quand même en haleine. On sort du premier épisode en se disant que, s'il ne faut tenir que huit épisodes de plus à lever les yeux au ciel trois ou quatre fois par heure, on aura peut-être la force de tenir jusqu'au bout pour connaître le fin mot de l'histoire. En espérant qu'il soit à la hauteur.