Une invitation qui ne passe pas pour l'opposition... et la majorité ! Ce mardi 4 avril 2024, dans la première partie de "Touche pas à mon poste" sur C8, Cyril Hanouna a reçu en plateau Quentin Bataillon, député et président de la commission d'enquête sur l'attribution des fréquences TNT à l'Assemblée nationale. Celui-ci s'est ainsi rendu dans l'émission du présentateur qu'il a auditionné au cours de ces dernières semaines. Mais ce qui a surtout surpris la classe politique, c'est que le parlementaire s'est permis de critiquer ouvertement l'audition de Yann Barthès, concurrent direct de "TPMP" avec "Quotidien" sur TMC.
Selon nos confrères de "Politico" et "Chez Pol", Sylvain Maillard, le président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, a téléphoné hier soir à Quentin Bataillon pour le recadrer après son intervention dans "Touche pas à mon poste" sur C8. Il lui a ainsi demandé "d'être impartial jusqu'à la fin de la commission d'enquête", ajoutant que sa prise de position concernant le présentateur de TMC "n'est pas représentative du groupe Renaissance".
Le rapporteur de la commission d'enquête, Aurélien Saintoul, député de la France insoumise, a dénoncé les prises de parole de son collège. "Ca contribue au rabaissement du Parlement", a-t-il estimé, selon des propos rapportés par "Chez Pol". Et de poursuivre : "J'ai un peu de mal à ce que le président aille se faire offrir un t-shirt à la télé. Ce n'est pas l'idée que je me fais d'une commission d'enquête. Je trouve inconvenant d'avoir laissé tourné en dérision une commission d'enquête". Pour lui, avec cette intervention, Quentin Bataillon a montré qu'il n'était "pas un bon président".
Par ailleurs, Aurélien Saintoul pense que son collègue apprécie la notoriété depuis la mise en lumière de cette commission d'enquête : "A partir de la première audition des cadres de CNews, il a commencé à me rabrouer. Il m'a semblé qu'à ce moment-là, il a peut-être considéré qu'il pouvait être le gendre idéal de Bolloré".
Le reste de la classe politique n'a pas été tendre non plus avec Quentin Bataillon. Sur X, Alexis Corbière a déclaré que "plus personne ne peut croire à son indépendance et son objectivité". "En voilà encore un qui abîme le parlement et se marre de saccager la démocratie", a ajouté l'écolo Benjamin Lucas. Le patron du PS Olivier Faure a pointé son arrogance "d'aller chez Hanouna pour cracher sur Barthès tout en président une commission d'enquête sur la TNT".
Pour Sophia Aram, chroniqueuse de France Inter, "en allant sur le plateau d'un auditionné dire tout le mal qu'il pense d'un autre auditionné", le "consternant" Quentin Bataillon "salit tout". "Pendant que 'Mediapart' montre que les médias Bolloré, avec CNews au coeur du dispositif, abîment la démocratie, le député macroniste Quentin Bataillon s'en va discréditer sur 'TPMP' la commission d'enquête qu'il préside afin de sauver Bolloré. Les égarés, suite", a écrit Edwy Plenel. Jean-Baptiste Rivoire, ancien visage de l'investigation de Canal+, a lancé : "Je comprends mieux pourquoi Quentin Bataillon gérait ses textos quand je lui demandais pourquoi lui et ses collègues laissaient Vincent Bolloré violer les lois depuis 2015. Ce n'est pas une commission d'enquête. C'est un rassemblement de clowns".