La fête de la musique avant l'heure. Ce matin, les auditeurs qui ont voulu écouter la matinale de France Inter ont eu la surprise d'entendre en lieu et place de Nicolas Demorand et Léa Salamé, le duo de matinaliers le plus écouté de France selon la dernière vague d'audience Médiamétrie, de la musique en continu. En cause, un mouvement de grève lancé ce mardi à l'appel de l'ensemble des syndicats de Radio France (CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et UNSA) contre le plan d'économies voulu par la direction. Le mouvement de grogne affecte donc France Inter, mais aussi franceinfo et les locales de France Bleu. Si aucun chiffre n'a encore été communiqué, la grève s'annonce très suivie.
"En raison d'un appel à la grève émanant de l'ensemble des organisations syndicales portant sur le plan d'économie proposé par la direction, nos antennes ne sont pas en mesure de diffuser l'intégralité de leurs programmes habituels. Nous vous prions de nous en excuser", a expliqué Radio France sur Twitter tandis qu'un message de la même teneur est diffusé à intervalles réguliers sur les antennes.
Le plan actuel d'économies prévoit à l'horizon 2022 une baisse des dépenses de l'ordre de 60 millions d'euros avec, dans le détail, une baisse des contributions de l'Etat (20 millions d'euros), une augmentation des charges (20 millions d'euros) et un investissement dans le numérique (20 millions d'euros). Sibyle Veil, la présidente du groupe public, table également sur la suppression de 390 postes. Un nombre qui pourrait être revu à la baisse avec 270 postes supprimés si les syndicats acceptent un rabotage des semaines de congés auxquelles ont droit les salariés.
Un rapport commandé par le comité social de Radio France conteste l'ampleur des économies à réaliser en les qualifiant de "surdimensionnées". D'où il ressort notamment que la hausse des charges de personnel sur les prochaines années aurait été surévaluée de 8,7 millions d'euros, une donnée contestée par la direction de Radio France qui affirme que le cabinet s'est appuyée sur l'année 2018 pour faire cette prévision. Or, l'année 2018 a été marquée par de faibles embauches en raison de la période de transition à la tête du groupe entre Mathieu Gallet et Sibyle Veil.
Une assemblée générale est prévue ce midi à la Maison ronde et un conseil central d'entreprise aura lieu cet après-midi. La direction s'est engagée à cette occasion à donner des explications et des chiffres supplémentaires à la demande des syndicats.