Candice et Antoine reprennent du service. Ce soir, à 21h05, les téléspectateurs de France 2 découvriront les deux premiers épisodes de la saison 8 de "Candice Renoir". Une saison attendue pour la série aux plus de 5 millions de téléspectateurs, mais qui sera diffusée en deux parties, France 2 n'ayant que quatre épisodes diffusables actuellement. A l'occasion du retour de la série, puremedias.com s'est entretenu avec Raphaël Lenglet, interprète d'Antoine Dumas mais également réalisateur de deux épisodes cette saison.
Propos recueillis par Kevin Boucher.
puremedias.com : La saison 8 de "Candice Renoir" démarre ce soir. Que vont y découvrir les téléspectateurs ?
Raphaël Lenglet : C'est une saison qui tourne autour de la mémoire et du souvenir, avec pour point de départ la fin de la saison 7 avec le problème de mémoire d'Antoine, qui ne se souvient plus de Candice. Cela crée beaucoup de problèmes au travail mais aussi, du point de vue affectif, à Candice tout au long de la saison. Il y a beaucoup de flashbacks, beaucoup de références aux épisodes précédents qui structurent la saison, avec de plus une arche autour de problèmes qui vont découler d'erreurs et de manquements d'Antoine au travail, avec un effet boule de neige jusqu'au final.
Pour un comédien, jouer l'amnésie permet d'insuffler quelque chose de nouveau ?
Rien de particulier. Je ne l'ai pas abordé comme cela. C'est plutôt un registre de comédie au début, puis il a une angoisse personnelle puisqu'il faut le cacher, donc avec une vraie ironie dramatique puisque le public est au courant mais pas les autres protagonistes. Au final, ce n'était pas quelque chose de particulier à jouer, c'était surtout un vrai ressort dramatique plus fort pour moi que lors des saisons passées.
"Il y a bien 10 épisodes cette saison"
Christophe Ntakabanyura rejoint l'équipe dans le rôle d'Ismaël, qui promet de tout chambouler.
C'est un flic qui a le sens du mérite, du travail bien fait, très protocolaire, respectueux des codes, voire un peu syndicaliste. Il inquiète un peu au début vu qu'il n'est pas dans l'esprit du groupe, créant ainsi un problème vis-à-vis des méthodes de Candice. Il a un rôle un peu prépondérant puisqu'il agit comme un révélateur. Et c'est un très bel ajout au casting puisque c'est un très bon camarade, qui apporte un vrai nouveau souffle. C'est évident qu'il prendra plus de place dans les saisons à venir.
L'équipe a souvent évolué au cours des saisons. C'est toujours bénéfique d'avoir ces nouveaux comédiens ?
Oui, je pense. Nous avons de la chance puisque tout s'est toujours très bien passé. Ce sont de vrais ajouts, des caractères différents. Et si la personne rentre bien dans l'esprit de troupe de "Candice Renoir", cela se passe très bien, comme cela a été le cas avec Christophe.
Initialement, la saison devait compter 8 épisodes. Elle en totalise finalement 10, comme les précédentes.
Il y a bien 10 épisodes, en effet. A la base, il s'agissait de libérer du temps pour que Cécile puisse tourner "Gloria" pour TF1. Finalement, les calendriers se sont bien arrangés, nous permettant de faire ces deux épisodes supplémentaires.
"C'est un regret que la saison soit diffusée en deux parties"
Vous réalisez les deux derniers épisodes de la saison.
Je suis en train de finaliser le mixage. Ils devraient être prêts pour la fin de la semaine prochaine.
Ce sont des épisodes qui étaient prévus ou qui ont été ajoutés avec le passage à 10 inédits ?
Non non, ils ont été tournés dans le tronc commun, comme d'habitude. Nous avons fini mi-janvier, puis nous sommes passés en post-production. Et malheureusement, le confinement a chamboulé cela avec une post-production à distance. Tous les soirs, je revalide le mixage. Mais nous sommes dans la dernière ligne droite. Malheureusement, France 2 a choisi de diffuser en deux blocs, donc la suite sera en septembre a priori...
C'est un regret cette coupure ?
Honnêtement, oui. Après, c'est une décision qui ne m'appartient pas. Je peux aussi me mettre à la place de la chaîne qui n'a pas assez de matière pour remplir ses grilles de septembre, TF1 a la même chose à ce que j'ai pu comprendre. Il faut que les téléspectateurs comprennent que toutes les productions se sont arrêtées. Après, aurait-il été préférable de tout diffuser d'un bloc ? C'est ce que j'aurais fait mais bon ! (Rires)
Allez-vous réaliser d'autres épisodes ?
Oui. Je vais réaliser les trois derniers de la saison 9. Nous devions tourner à partir de mi-mai. Pour l'instant, nous espérons pouvoir reprendre en septembre. C'est vraiment notre inquiétude, comme pour tous les corps de métiers en ce moment. Nous n'avons pas de visibilité et beaucoup de gens qui attendent de reprendre le travail. Et, parallèlement, Cécile doit terminer le tournage de "Gloria" pour TF1, donc elle est forcément prioritaire vu qu'ils étaient à mi-tournage. Quant à moi, je devais tourner "Meurtres à Granville" pour France 3 le 16 mars. J'étais littéralement en train de préparer ma valise quand on m'a dit que je ne devais pas aller à la gare. J'en suis donc à poncer mes murs ! (Rires)
"Cette saison, je ne me fais ni écraser par un bus ou un tractopelle, ni n'attrape une maladie rare venant de Polynésie"
Vous devenez habitué des fins de saisons, toujours un peu loufoque. En tant que réalisateur, c'est plus simple de réaliser la fin d'une saison que le début, avec les marques à reprendre ?
Sans trop en révéler, cette fin de saison 8 sera encore différente des précédentes, avec un vrai cliffhanger. Et pour une fois, scoop : je ne finis pas à l'hôpital ! En quatre saisons, ce n'est jamais arrivé ! Je ne me fais ni écraser par un bus ou un tractopelle ni n'attrape une maladie rare venant de Polynésie ! (Rires) Mais j'ai autant de plaisir à réaliser, que ce soit comique ou tragique. C'est toujours un vrai plaisir et toujours différent. Je n'ai qu'une hâte, c'est de recommencer à chaque fois, même si c'est vraiment crevant et que je finis sur les rotules. J'ai la chance d'être porté par une équipe formidable. C'est un vrai plaisir de se lever le matin et d'essayer de se coucher le soir.
Comment installe-t-on une patte Raphaël Lenglet ?
Ma patte, si ce n'est pas encore trop tôt pour parler de cela, c'est que je pense être très, très, très sur la direction d'acteurs, à trouver du sous-texte et des situations un peu annexes à ce qui est écrit. Filmer des personnages qui débitent le texte tel qu'il est écrit ne m'intéresse pas, et surtout je ne sais pas le faire. J'ai besoin d'apporter quelque chose d'autre que ce qui est écrit au scénario. J'essaye toujours de trouver des pirouettes pour que tout le monde s'amuse, que ce soit moi, les comédiens ou même les techniciens. Et je crois qu'on ne m'a jamais dit non à une idée.
Scénariste, c'est quelque chose qui pourrait vous plaire ?
J'ai commencé mes études comme scénariste, en même temps que mes cours de comédie. Je suis allé jusqu'en maîtrise d'écriture scénaristique à la Sorbonne. C'était très théorique mais il fallait écrire, à la fin, un scénario de long métrage que j'ai retrouvé lors de mon rangement pendant le confinement ! Mais je pense que c'est ce qui m'a aidé et amené à la réalisation. Et si je n'écris plus au sens strict du terme, nous sommes très impliqués avec Cécile et toute l'équipe dans les scénarii.
"Nous pensons déjà à la saison 9 et à la saison 10"
Chaque année, vous nous dites qu'une nouvelle saison est prévue et que vous pensez même à la suivante...
Pareil, nous pensons déjà à la saison 10 ! Il y a eu des négociations avec nos agents. Mais, vous savez, personne n'a envie d'arrêter. Seuls le public ou la chaîne nous arrêteront. Nous avons beaucoup de plaisir à tourner cette série, nos audiences sont bonnes avec toujours plus de 5 millions de téléspectateurs... C'est aussi pour cela que je comprends la déception des fans qui n'auront que trois semaines d'inédits mais ce sont des circonstances exceptionnelles et j'ose espérer que leur colère ne sera que passagère.
Il y a une vraie communauté de fans de "Candice Renoir". Vous le ressentez au quotidien ?
Au quotidien, non. Comme je suis très loin de mon personnage dans la vie, je pense que les gens me regardent plus comme s'ils m'avaient vu à la télévision et que j'étais un repris de justice ! (Rires) Certains disent m'avoir vu dans un club de vacances ou dans un mariage... En revanche, à Sète, où nous tournons, c'est différent.
Outre le "Meurtres à Granville" et la suite de "Candice Renoir", avez-vous d'autres projets ?
Ce sont mes priorités. Mais avec ces tournages et la réalisation, cela m'emmène jusqu'en janvier 2021 donc je ne pense pas avoir le temps de faire quoi que ce soit. On m'a proposé des choses mais je ne suis malheureusement pas disponible. Je reste ouvert malgré tout.
L'an dernier, vous évoquiez un projet avec les anciens "Bleus". Où en est-il ?
C'est toujours en cours mais en stand-by. Didier Le Pêcheur croule sous les projets donc nous attendons. Mais nous continuons d'essayer de le développer, avec Nicolas Gob et Mhamed Arezki.