Anne-Sophie Lapix a-t-elle fait preuve de légèreté ? C'est ce que lui reproche à demi-mot le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel dans un communiqué publié le 29 juillet 2015 sur son site officiel. Alerté par plusieurs observateurs, l'institution revient dans celui-ci sur la polémique déclenchée sur le plateau de "Mots Croisés" de France 2 le 4 mai dernier.
Invité pour débriefer la crise interne au sein du Front national, Robert Ménard, le maire apparenté FN de Béziers, s'était laissé aller sur le plateau à une révélation de taille, avouant en direct qu'il possédait des statistiques ethniques sur les enfants scolarisés de la ville, donnant même le pourcentage de musulmans. Un aveu qui avait profondément choqué les autres intervenants, tandis qu'Anne-Sophie Lapix tentait tant bien que mal de tenir le débat. Mais pour le CSA, la journaliste n'a pas fait le nécessaire.
"Le Conseil a considéré qu'aucun manquement de la chaîne n'était caractérisé, les propos de M. Ménard ayant, en l'espèce, fait l'objet de réponses et de protestations de la part de ses contradicteurs", commence par évoquer le communiqué, disculpant France Télévisions d'éventuelles maladresses commises. En revanche, si le CSA ne reproche rien à France 2, qui a permis aux autres invités de réagir directement à l'antenne, le gendarme du PAF pointe du doigt, sans la citer, Anne-Sophie Lapix.
"Il a toutefois regretté que la journaliste qui menait le débat n'ait pas davantage insisté sur le caractère discriminant des propos de M. Ménard à l'égard des personnes de confession musulmane, ainsi que sur l'illégalité des pratiques revendiquées par celui-ci", fait-il savoir, avant d'adresser un bref rappel sur "l'exemplarité dont le groupe public devait faire preuve dans la lutte contre les discriminations".